Officialisent la création d’ACTIVIAFLOW, un laboratoire commun dédié à l’innovation en chimie durable. Soutenu par le Carnot MICA, ce projet vise à faire émerger de nouveaux procédés chimiques plus écologiques répondant aux enjeux industriels dans la cosmétique, la santé, la chimie verte ou encore la microélectronique.
La production chimique est aujourd’hui confrontée à une triple exigence : maintenir une haute performance tout en réduisant son empreinte environnementale et en maintenant des coûts de production acceptables. Or, dans des secteurs comme la pharmacie, les procédés reposent encore largement sur des catalyseurs métalliques, efficaces mais souvent toxiques et coûteux à éliminer. C’est pourquoi les industriels se tournent de plus en plus vers les biocatalyseurs capables de réaliser les mêmes transformations, plus sûres et avec une forte réduction de l’impact négatif sur l’environnement.
Loïc Jierry, Professeur des Universités à l’Institut Charles Sadron : « Le projet ACTIVIAFLOW est né d’une volonté commune de repenser la chimie, non pas comme une série de procédés figés, mais comme une discipline évolutive, inspirée du vivant et augmentée par l’intelligence artificielle. À l’Institut Charles Sadron, nous travaillons depuis des années sur des hydrogels supramoléculaires capables d’embarquer des enzymes pour les stabiliser, les rendre efficaces et durables. Ces matériaux innovants, une fois intégrés dans des dispositifs de production en flux continu, peuvent transformer en profondeur les manières de produire des molécules d’intérêt. Ce laboratoire commun nous offre l’opportunité d’amener ces technologies vers le marché, tout en poursuivant une démarche scientifique ambitieuse et tournée vers l’environnement ».
1. La biotransformation en flux continu, grâce à des cartouches polymères contenant des enzymes immobilisées dans des hydrogels. Ces supports permettent de reproduire des réactions chimiques de manière douce, sans conditions extrêmes, avec un impact environnemental fortement réduit. Cet axe vive à développer de nouvelles approches de production de molécules
2. La dépollution de l’eau, via des mousses polymères recouvertes de films capables de capter et éliminer les métaux lourds, même en traces infimes, afin de limiter leur accumulation dans les écosystèmes.
Ces solutions seront intégrées dans les micro-usines pilotée par des outils d’intelligence artificielle conçues par Alysophil. Ces dernières fonctionnent en flux continu, limitent les risques industriels (de par la taille des équipements) et utilisent l’IA pour ajuster en temps réel les conditions de production.
Philippe Robin, Président d’Alysophil : « Le projet ACTIVIAFLOW s’inscrit logiquement dans la feuille de route d’Alysophil pour dépasser les procédés chimiques classiques mis en œuvre aujourd’hui et se rapprocher de transformations biomimétiques industrielles. L’utilisation d’enzymes et leur intégration dans des systèmes de production continus et pilotés par l’IA ouvre la voie à une chimie à plus faible impact environnemental. Notre ambition est de concevoir des micro-usines autonomes capables de produire à la demande, au plus près des besoins, tout en minimisant les déchets, les risques et l’impact environnemental. Ce projet nous permet d’inscrire la stratégie d’Alysophil dans une évolution de son concept de Chempocket, nos micro-usine piloté par IA. »
Le projet a pu voir le jour grâce au soutien déterminant du Carnot MICA, qui accompagne depuis 2016 plusieurs projets exploratoires portés par l’ICS sur les hydrogels enzymatiques et les matériaux de filtration.
Christian Gauthier, Directeur du Carnot MICA : « Le laboratoire commun ACTIVIAFLOW est emblématique de la mission du Carnot MICA : faire le lien entre la recherche publique d’excellence et les besoins industriels concrets. Nous avons identifié très tôt le potentiel de synergie entre les matériaux développés à l’ICS et les ambitions technologiques d’Alysophil. Le Carnot MICA a ainsi structuré le partenariat, financé les premières phases de R&D (dont le programme Hydrogel-DINABIOCAT), accompagné la contractualisation et mobilisé son réseau pour sécuriser la montée en maturité des projets. ACTIVIAFLOW n’est pas un simple projet de recherche : c’est un outil de réindustrialisation durable, un levier d’innovation pour la chimie française. »
Le laboratoire a également bénéficié du soutien de la délégation Alsace du CNRS, de CNRS Innovation, de la Fondation Jean-Marie Lehn et de Conectus, ce qui renforce son ancrage dans l’écosystème alsacien de l’innovation et accélère les perspectives de valorisation industrielle et de transfert technologique.