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Dossiers

Quand La Direction doit favoriser une culture analytique dans l’entreprise

Par Edouard Beaucourt, Directeur Régional France, Suisse Romande et Afrique du Nord, Tableau

Publication: Mai 2016

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Dans tous les secteurs, les entreprises s’appuient sur les données pour prendre des décisions au quotidien et générer de la valeur...
 

Pourtant, pour la plupart d’entre elles, les spécialistes de données ne représentent qu’un petit sous-ensemble des collaborateurs. Favoriser une culture analytique basée sur les données implique de prendre en considération non seulement la gestion de ces spécialistes des données, mais également la formation et les outils nécessaires dans toutes les fonctions de l’entreprise, ainsi que d’ajuster le processus de recrutement en conséquence. Tous ces aspects jouent un rôle crucial pour instaurer une véritable culture analytique. Dans la plupart des cas, les changements à opérer doivent partir de la direction.

Décupler les possibilités de chaque utilisateur Une culture analytique qui part du management doit se caractériser par une démocratisation et une fluidité des processus. La promotion d’une telle culture, contrairement à une mise en place forcée, implique de donner aux collaborateurs les moyens leur permettant d’explorer leurs données et de les utiliser pour trouver des réponses à leurs questions. Si les analyses traditionnelles étaient gérées exclusivement par une équipe centralisée, aujourd’hui il incombe à la direction de s’assurer que tous les collaborateurs soient en mesure de trouver des réponses à leurs questions. Il est donc important de leur proposer des outils accessibles et des formations adéquates, en démocratisant l’accès aux données à l’échelle de l’entreprise, et ce tout en excluant les données sensibles.

Les analyses en libre-service confèrent l’autonomie nécessaire à la mise en place d’une culture analytique efficace. La clé de la réussite sur le plan technologique consiste à masquer la complexité sous-jacente des données. Il est important de garder à l’esprit qu’un outil n’est adapté à l’entreprise que si les utilisateurs de toutes les fonctions sont en mesure de l’utiliser. Le simple fait de disposer d’un outil que seul un nombre restreint d’utilisateurs saura mettre à profit pour effectuer des analyses n’est pas suffisant.

De la même manière, pour faire en sorte que tous les utilisateurs soient en mesure d’exploiter leurs données, une formation supplémentaire sera la plupart du temps nécessaire. Elle peut s’opérer directement dans l’outil, qui propose souvent des scénarios d’apprentissage ou des vidéos de formation en ligne. Une telle formation se focalise généralement sur les fonctionnalités du produit, mais il est important d’aborder l’aspect de la formation sous un angle plus large. Vous devez faire en sorte de favoriser l’esprit critique et la curiosité analytique, et d’aborder des aspects de base tels que la visualisation des données. Il peut être utile de recourir à des prestataires externes pour proposer ce type de formations. Une fois que vos collaborateurs disposeront des connaissances théoriques de base, les formations spécifiques aux fonctionnalités de l’outil prendront tout leur sens.

Il est important de noter que, pour de nombreuses entreprises, en particulier celles qui disposent de données très sensibles, un tel degré d’autonomie des utilisateurs peut être perturbant au début, ce qui nous ramène au rôle que doit jouer la direction. Cette dernière a un rôle clé à remplir en aidant l’entreprise à se détourner d’une mentalité sélective pour mieux appliquer les préceptes recommandés, sous peine de faire échouer la transition. Vous devez accepter l’inconfort initial de la situation, pour ensuite prendre les mesures nécessaires à la mise en place d’une structure basée sur l’autonomie.

À cette fin, la direction doit commencer par exiger des réponses basées sur les données, au lieu de demander l’opinion des cadres supérieurs. Les réponses ne doivent plus se résumer à la simple expression d’avis et les données doivent alimenter toutes les conversations. Bien évidemment, la direction se doit de montrer l’exemple en la matière. Chaque responsable doit utiliser les données au quotidien et mettre en place le procédé et la culture analytiques qu’il souhaite.

Dans cette optique, il est important d’inclure l’exploitation de données aux compétences requises pour chaque poste, pour évaluer les collaborateurs en fonction de ce critère. L’entreprise pourra ainsi plus facilement récompenser les individus exploitant leurs données de manière exemplaire.

En marge de tout cela, la direction doit également se focaliser sur le processus de recrutement. La mise en place d’une culture analytique auprès des collaborateurs actuels doit être assortie de tentatives d’attirer de nouveaux talents qui pourront favoriser la culture que vous souhaitez mettre en place. Les données doivent évidemment jouer un rôle en la matière, mais si les compétences techniques sont importantes pour certains postes, l’esprit critique reste un point fort que chaque collaborateur se doit de posséder.

Pour déceler cette qualité lors du recrutement, vous pouvez demander à tous les candidats, pas uniquement les analystes ou spécialistes des données, de passer un test basé sur l’exploitation des données. Les résultats sont très souvent éloquents. Ces tests sont l’occasion d’observer si les candidats sont capables de formuler des questions pour interroger leurs données, s’ils sont en mesure d’y trouver des réponses et s’ils pensent à formuler d’autres questions pour approfondir les premières découvertes.

La curiosité est un autre trait indispensable en matière d’autonomie et de culture analytique. Vous pouvez par exemple facilement évaluer la curiosité d’un candidat en lui demandant d’expliquer le fonctionnement des toilettes. Cette question peut sembler saugrenue, mais est très révélatrice. Nous passons beaucoup de temps aux toilettes, mais combien d’entre nous se sont déjà interrogés sur leur fonctionnement ? Cette question a également l’avantage de mettre tous les candidats sur un pied d’égalité et de leur permettre de sortir de leur carapace. La plupart des candidats préparent des réponses toutes faites en vue d’un entretien, mais certainement aucun ne pense à en préparer une sur le fonctionnement des toilettes. Vous avez ainsi la possibilité d’évaluer leur curiosité et leur personnalité, deux caractéristiques importantes pour tout recrutement et pour la culture d’une entreprise.

Au final, la mise en place d’une culture analytique est un processus qui s’étend sur le long terme. Ne vous y trompez pas, d’ici un an, la direction de votre entreprise regrettera de ne pas avoir commencé à mettre en place une telle culture dès aujourd’hui. Choisir la bonne technologie à déployer, former chaque collaborateur à son utilisation et placer les données au cœur des conversations ne sont que quelques exemples des mesures que vous pouvez prendre pour instaurer une culture analytique, et cette initiative doit partir du sommet de la hiérarchie.

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