France Biotech, l’association des entrepreneurs de l’innovation en santé, dresse un bilan de la filière et émet des propositions sur la médecine nucléaire. Ceci est le fruit d’un an de travaux menés par sa task force dédiée, co-pilotée par Sophie Letournel (Orano Med) et Sophie Vignaud (Adacap Novartis). Ce document stratégique vise à structurer une filière d’excellence, à transformer les parcours de soins et à garantir un accès équitable aux innovations pour les patients.
Ces propositions ont été présentées lors de l’événement « Médecine nucléaire : accélérer l’émergence de la radiothérapie interne vectorisée en France », organisé par France Biotech le 4 avril dernier à PariSanté Campus. Cette matinée d’échanges a rassemblé professionnels de santé, industriels, autorités de régulation et associations de patients autour des enjeux de structuration de cette filière prometteuse.
Des centres hospitaliers de référence, des instituts de recherche de pointe (CEA, CNRS, Inserm), et un tissu d’acteurs industriels dynamiques, de startups à grands groupes, forment un écosystème robuste.
Au croisement des biotechnologies, de la physique et de la médecine personnalisée, la médecine nucléaire constitue un levier de transformation majeur du système de santé. Des centres hospitaliers de référence, des instituts de recherche de pointe (CEA, CNRS, Inserm), et un tissu d’acteurs industriels dynamiques, de startups à grands groupes, forment un écosystème robuste. Grâce à cette mobilisation et à une expertise historique dans l’usage civil du nucléaire, la France dispose de fondations solides pour faire émerger une filière d’excellence en médecine nucléaire. La dynamique actuelle s’accompagne d’opportunités majeures : mieux valoriser cette filière au niveau national, fluidifier l’accès au marché, attirer et former les talents, et renforcer la production nationale d’isotopes pour gagner en souveraineté.
L’essor de la radiothérapie interne vectorisée, technologie innovante combinant diagnostic et traitement, place la France à un tournant. À horizon cinq ans, ce sont 32 000 cycles de traitements au 177Lu-PSMA qui seront nécessaires chaque année. Pourtant, les contraintes actuelles limitent à 8 à 10 patients traités par jour dans les centres spécialisés, soulignant l’urgence de repenser l’organisation des soins et les capacités industrielles.
« La médecine nucléaire porte en elle une promesse unique : celle de combiner diagnostic et traitement avec une précision inégalée. Ces préconisations montrent qu’en structurant la filière, nous pouvons non seulement renforcer notre souveraineté sanitaire, mais surtout améliorer concrètement le parcours de soins des patients » déclare Frédéric Girard, président de France Biotech.
« La médecine nucléaire Française est à l’aube d’une transformation majeure ; La SFMN remercie France Biotech de cette initiative et partage les enjeux de la création d’une filière industrielle nationale supportant le développement de la Radiothérapie interne vectorisée. » précise le Pr Frédéric Courbon, président de la SFMN et co-pilote du groupe d’expertise Médecine nucléaire de France Biotech.
« La radiothérapie interne vectorisée n’est plus une technologie du futur : elle est une solution thérapeutique innovante, aujourd’hui prête à transformer la prise en charge de nombreux cancers. La France a les compétences, les talents et les infrastructures, elle doit maintenant se doter d’une vision claire et partagée pour libérer le potentiel de cette filière », explique Sophie Letournel, Directrice Stratégie, Gouvernance et Communication d’Orano Med, co-pilote du groupe d’expertise.
« Novartis a toujours eu comme ambition de faire bénéficier les patients des traitements les plus innovants. Lorsque vous êtes pionnier dans des innovations thérapeutiques aussi différenciantes que celles de la médecine nucléaire, vous bouleversez les organisations du soin, vous créez des opportunités d’attractivité pour les professionnels de santé et les industriels, vous suscitez des attentes auprès des patients. Nous sommes engagés depuis plusieurs années pour interpeler sur cette évolution et son impact. Il nous est apparu déterminant de solliciter France Biotech pour accompagner avec l’ensemble des parties prenantes, la structuration de toute la filière, et s’assurer de l’accès aux traitements innovants. Je suis fière du travail que nous avons accompli collectivement ces 18 derniers mois. Nous ouvrons aujourd’hui une nouvelle phase de collaboration et de réalisations avec France Biotech que je remercie à nouveau » conclut Sophie Vignaud, Directrice Affaires Publiques Adacap Novartis, co-pilote du groupe d’expertise.
Conçu en concertation avec une cinquantaine d’experts (cliniciens, chercheurs, industriels, autorités de santé, associations de patients), cette synthèse de la filière formule des propositions concrètes autour de trois priorités stratégiques :
Renforcer les parcours de soins et moderniser l’organisation hospitalière,
Valoriser la filière industrielle en soutenant la production nationale d’isotopes,
Rendre la France attractive pour les investissements, la R&D et les talents.
Parmi les mesures phares : la reconnaissance officielle de la médecine nucléaire comme filière stratégique nationale, la création d’un guichet unique de coordination public-privé, le déploiement de financements ciblés, et une politique ambitieuse de formation des professionnels.
Ces propositions s’inscrivent dans la continuité des actions de France Biotech pour accompagner les filières stratégiques de la HealthTech française. L’association contribue activement aux politiques publiques, à la souveraineté sanitaire nationale, et surtout, à améliorer concrètement le parcours de soins des patients.