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Les décisions d’attribution des aides des 16 février et 19 mars de l’agence de l’eau portent sur un montant de 56,4 millions d’euros pour financer plus de 600 projets pour l’eau sur le bassin Rhône Méditerranée. Elles représentent 14% des aides pour l’année 2015.

En bref

· La gestion quantitative de l’eau recueille 15,4 M€ des financements, accordés pour près de 80%, aux travaux de liaison Verdon-Saint Cassien, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. · La restauration des milieux aquatiques maintient sa dynamique avec 10,1 M€. · Les opérations d’amélioration de l’assainissement et de l’alimentation en eau potable, portées par les collectivités, recueillent moins de la moitié des financements avec :

 10 M€ pour les réseaux d’assainissement,

 9,7 M€ pour les travaux sur les stations d’épuration, montrant que les dernières mises en conformité des stations de plus de 2 000 équivalents-habitants peinent à sortir,

 6,7 M€ pour les opérations de préservation et restauration de l’alimentation en eau potable.

· La lutte contre les pollutions industrielles et substances dangereuses (1,4 M€) et la lutte contre les pollutions agricoles (0,4 M€) sont en retrait. Comme en 2014, la révision des interventions agricoles, dans le cadre de la politique européenne, impacte la programmation des aides de l’agence.

Des projets remarquables :

1. Pour sécuriser et améliorer la gestion quantitative de la ressource en eau

La Société du Canal de Provence (Le Tholonet – 13) reçoit une aide de 4,5 M€, dont 3,7 M€ de subvention et 0,8 M€ d’avance remboursable sur 10 ans, pour poursuivre la liaison Verdon-St Cassien-Sainte Maxime.

Elle permettra d’augmenter l’approvisionnement en eau brute des zones littorales très peuplées et dont les ressources en eau sont limitées. L’ensemble du projet va, à terme, réduire de plus de 6 Mm3/an les prélèvements dans les nappes souterraines littorales de l’Argens aval, Giscle, Môle et Préconil qui sont confrontées à des déficits en eau et à des problèmes de remontée du biseau salé.

Le Syndicat de distribution d’eau de la Corniche des Maures (SIDECM – 83) va renforcer son approvisionnement en eau à partir de la liaison Verdon-St Cassien, réalisée par la Société du Canal de Provence. Elle doit en effet satisfaire l’augmentation de la demande en eau (de 13 à 21 Mm3/an), mais également réduire ses prélèvements actuels dans la nappe souterraine de la Giscle et Môle, déficitaire en eau. Outre le raccordement à la liaison Verdon-St-Cassien, le syndicat va créer une usine de traitement d’eau potable ainsi que les conduites d’eau vers Ste Maxime et Plan de la Tour. Pour cette 1ère phase du projet, estimée à 21 M€ HT sur 28 M€, l’agence apporte au SIDECM une aide de 7,6 M€ dont 3,6 M€ de subvention et 4 M€ d’avance remboursable sur 10 ans.

2. Pour préserver et restaurer les milieux aquatiques

Le Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres reçoit une subvention de 3,7 M€ (50% de la dépense) pour l’acquisition du Domaine du Canavérier, propriété de 650 ha à St Laurent d’Aigouze, en bordure nord-ouest de l’étang du Lairan. Constitué en totalité de zones humides, ce domaine est une zone d’expansion de crues pour lutter contre les inondations, à proximité d’Aigues Mortes. Il sert aussi de zone tampon pour éviter les pollutions entre les secteurs d’activité agricole et le chenal maritime qui alimente les étangs de La Marette et du Médard.

Electricité de France poursuit l’expérimentation d’une nouvelle gestion de ses aménagements sur la Durance, afin de restaurer le fonctionnement sédimentaire et biologique de la rivière et prévenir les inondations. Des chasses de décolmatage effectuées depuis les principaux barrages et la modification de la gestion des ouvrages en crue ont permis de remobiliser les sédiments de la Durance, l’Asse et la Bléone, de recréer les crues morphogènes, de limiter les développements de végétaux et de favoriser la reproduction d’espèces comme l’apron et la truite. Après cette première phase d’expérimentations aux effets positifs démontrés par un suivi biologique et morphologique, l’agence accompagne à nouveau EDF pour sa 2ème phase d’expérimentations à partir des barrages Espinasses, La Saulce, Saint-Lazarre, l’Escale et Cadarache. Elle apporte une aide globale de 1,4M€, soit 50 % d’un coût calculé sur la base des pertes énergétiques liées au non turbinage des débits.

Dans le cadre du projet « Isère Amont », le Syndicat mixte des bassins hydrauliques de l’Isère – SYMBHI (38) va acheter 290 ha de forêts alluviales, destinés à servir de zones d’expansion de crues. Le syndicat reçoit de l’agence de l’eau une subvention de 970 k€ (80% du montant de la dépense) pour les actions préalables nécessaires pour ces acquisitions : études de géomètre, expertise foncière…

3. Pour réduire les rejets de pollution domestique

La communauté d’agglomération du Grand Narbonne (11) construit une nouvelle station d’épuration de 9 900 équivalents-habitants à Cuxac d’Aude, en remplacement la station actuelle incapable de traiter les effluents par temps de pluie, ainsi que les nouveaux flux de pollution. Ce nouvel ouvrage sera complété par la création d’un bassin de rétention d’eau de pluie et l’amélioration du réseau d’assainissement. Ces travaux permettront de mettre en conformité le système d’assainissement et de réduire les déversements d’eaux polluées par temps de pluie dans l’Aude. Pour l’ensemble de ces travaux, l’agence de l’eau a attribué une aide de 1,3 M€ (29 % du montant du projet).

La Communauté d’agglomération d’Aubagne et du pays de l’étoile (13) remplace la station d’épuration actuelle d’Auriol-Saint Zacharie, devenue insuffisante, par un nouvel ouvrage de capacité double (20 150 équivalents-habitants). Il permettra aussi de préserver la qualité de l’Huveaune qui réceptionne les rejets de la station grâce à la mise en œuvre d’un traitement poussé sur la pollution organique et les nutriments, et une réduction des rejets d’eaux usées par temps de pluie. Pour ce projet, l’agence de l’eau apporte une subvention de 867 k€ (21% du coût global de l’opération).

La commune de MEYREUIL (13) fait évoluer son système d’assainissement et améliore le traitement de ses rejets dans l’Arc. Elle étend et met à niveau la station du Pontet avec le traitement de l’azote et du phosphore. L’ancienne station du Canet est abandonnée et les effluents sont raccordés sur la nouvelle station du Pontet. Par ailleurs, un bassin de rétention d’eau de 350 m3 construit en tête de la nouvelle station permettra de réduire les rejets d’eaux usées par temps de pluie. Pour l’ensemble de ces travaux évalués à 4,4 M€, l’agence de l’eau alloue une subvention de 852 k€.

Le syndicat intercommunal d’assainissement de la haute vallée de l’Yzeron – SIAHVY (69), service public d’assainissement non collectif pour les communes de Brindas, Grézieu la Varenne, Vaugneray, Pollionnay, Yzeron et Saint-Laurent de Vaux, poursuit la réhabilitation de dispositifs d’assainissement non collectif qui présentent un danger pour la santé des personnes ou un risque de pollution de l’environnement. 219 logements sont concernés. L’agence de l’eau apporte une subvention de 711 k€, dont 657 k€ pour les travaux (3 000 €/logement, cette somme étant reversée par le syndicat aux particuliers), et 54 k€ pour l’animation de l’opération.

4. Pour chasser les fuites d’eau

Le Syndicat intercommunal des eaux des Monts du Lyonnais et de la basse vallée du Gier – SIEMLY (42) améliore son réseau d’eau potable. En 2015, il va renouveler 12 km de canalisations défectueuses sur 11 communes : Bessenay, Brullioles, Echalas, Les Halles, Montromant, Montrottier, Rontalon, Saint Andéol le Château, Saint Maurice sur Dargoire, Saint Romain en Gier et Tupins et Semons. Pour ces travaux, l’agence de l’eau apporte au syndicat une subvention de 615 k€, soit 20 % du montant des travaux à réaliser.

Le Syndicat Intercommunal des eaux de Saint Antoine (70) renouvelle 6 km de canalisations et 179 branchements d’eau potable fuyards à Arbecey, Confracourt, La Neuvelle-Les-Scey, Combeaufontaine. Il bénéficie pour ces travaux d’une aide de l’agence de l’eau de 497 k€ (30% du montant HT de la dépense).

Cette remise à niveau des réseaux d’eau vétustes en milieu rural permettra d’économiser environ 6 000 m3/an. Elle fait partie du plan de relance de l’économie dans le domaine du BTP engagé par le Département de la Haute Saône.

La commune de Sauve (30) va réparer 1,6 km de réseau d’eau potable pour améliorer son rendement et réduire les prélèvements dans le Vidourle, déficitaire en eau. Le gain attendu, à l’issue des travaux, est d’environ 26 000 m3/an économisés. Elle bénéficie d’une aide de l’agence de l’eau de 477 k€ (50% de la dépense).

http://www.eaurmc.fr