Face aux appareils grand public, dont les fabricants connaissent des déceptions économiques, se développent des start-up et des PME qui misent davantage sur des applications professionnelles avec des produits sur mesure et des prestations complémentaires. Une diversité d’usages et de technologies se développe (médias, surveillance, sécurisation, inspection, maintenance…) avec des appareils qui seront de plus en plus autonomes.
Le salon APS qui se déroulera du 26 au 28 septembre à Paris, sera l’occasion de faire le point sur les avancées technologiques et les nouvelles applications liées aux drones.
Depuis plus d’un an, les professionnels du drone attendent un décollage de leur marché annoncé par de rares études sur le sujet, comme celle du Cabinet Oliver Wyman, qui pronostiquait en France un chiffre d’affaires global de 652 millions d’euros pour 2025 contre 155 millions d’euros en 2015. Des chiffres à comparer avec le marché mondial qui, en 2015, s’élevait à 1,6 milliards d’euros.
Schématiquement, le marché français du drone se divise en deux segments. Le secteur grand public, avec des appareils de loisirs, qui devrait passer de 90 millions d’euros en 2015 à 190 millions d’euros en 2025 et le secteur professionnel, avec de nouveaux et multiples usages, censé bondir de 65 millions d’euros à 461 millions d’euros.
Les drones professionnels devraient prendre leur envol dans les prochaines années. Suite à l’harmonisation européenne des réglementations, la mise en place d’un cadre réglementaire aux Etats-Unis, la baisse des coûts des composants (capteurs, électronique embarquée, caméras…), et l’amélioration des logiciels capables de fournir des diagnostics après enregistrement des données…le marché civil en France pourrait représenter entre 25 % et 40 % du marché mondial en 2025 toujours selon l’étude Oliver Wyman.
Le drone est reconnu complémentaire à ce qui existe déjà, dans chacun des secteurs dans lequel il peut intervenir, il apporte productivité, sécurité, fiabilité et confort. Dans ces différents domaines (génie civil, sécurité, surveillance, inspection, logistique, et média) le marché se structure à son rythme, de façon progressive et devrait s’accélérer avec les drones autonomes et à mono usage.
Source « Drone de sécurité : un marché énorme qui se construit sans hâte »
Selon l’Administration fédérale de l’aviation américaine, on estime que d’ici 2020, plus de 7 millions de drones connectés seront utilisés à travers le monde.
Avec la démocratisation de l’usage des drones, de nouveaux risques et dangers ont fait leur apparition…comme le trafic de drogue, l’introduction illégale d’objets en prison, le survol de centrales nucléaires ou d’autres sites sensibles, les attentats, l’espionnage… Il devient évident que des priorités doivent être établies pour garantir un espace aérien mondial sûr et sécurisé dans un ciel d’ores et déjà très fréquenté par les avions et hélicoptères. Et parce que ces appareils créent et récupèrent des données sensibles (grâce entre autres, à des caméras ou des capteurs), il est devenu nécessaire, selon les spécialistes des objets connectés, de sensibiliser à la sécurité pour anticiper les problèmes de piratage. Il est devenu en effet indispensable de mettre en place des règles claires telles que l’authentification, la sûreté et protection des données et de réguler, avec le RGPD - Règlement Général sur la Protection des Données – la confidentialité et la protection des données.
Source « Les drones peuvent être potentiellement dangereux pour les humains s’ils sont utilisés à des fins malveillantes »
Les médias ont été jusque-là les principaux utilisateurs de drones. En 2015, ils représentaient plus de la moitié du marché français de l’exploitation (prestation de service). La situation est en train d’évoluer, de nouveaux usages professionnels pour les drones sont amenés à se développer. La sûreté et la surveillance linéaire des grandes infrastructures (réseaux d’énergie, lignes ferroviaires…) par exemple ou encore la surveillance des sites industriels vont prendre le pas sur la thermographie (photovoltaïque, diagnostic énergétique des bâtiments…) et les inspections (notamment d’ouvrage d’art). Les usages liés à la police et aux douanes ainsi qu’à la sécurité civile devraient en revanche se réduire avec respectivement 3 % et 2 % de parts de marché. Dans ce contexte, les entreprises du drone ont tout intérêt à proposer des solutions personnalisées, ciblées sur un usage précis et de conserver des bases technologiques communes pour faciliter le sur-mesure.
Source « Drone de sécurité : un marché énorme qui se construit sans hâte »
Les usages professionnels du drone se déclinent et se multiplient. Certaines solutions combinent déjà des technologies de vidéosurveillance telles que le tracking d’un individu, la lecture de plaque d’immatriculation ou encore la transmission d’alertes en temps réel.
D’autres, comme celles développées par Spie, le ténor des services pour l’énergie et les communications et l’opérateur de drone Azur Drone (Stand A22 - APS 2017), spécialiste d’imagerie technique, visent à développer un service de maintenance pour inspecter efficacement les 300 têtes de détection incendie qui équipent un site culturel sensible à Paris. Ces dernières, disposées dans des salles dont la hauteur de plafond peut atteindre 15 à 18 mètres, ne peuvent être accessibles que par nacelle ou perches difficilement utilisables dans les lieux. L’idée est donc d’équiper un drone d’un réceptacle et d’une bombe de gaz contrôlés à distance afin de réaliser la maintenance des détecteurs incendie.
Source « Drone de sécurité : un marché énorme qui se construit sans hâte »
Les drones, pour la plupart, sont de petits appareils qui fonctionnent peu de temps sans apport extérieur d’énergie et sur de courtes distances. Pour répondre à ces contraintes, certains fabricants proposent diverses solutions. On voit apparaître des drones solaires pouvant patrouiller jusqu’à 8h à une vitesse de 30 km/h, des appareils équipés de batteries avec une heure d’autonomie en plus du temps pour retrouver sa base ou de systèmes de suivi sur PC via une antenne radio au sol ayant une portée jusqu’à 15 km qui permettent la surveillance de grands espaces. Un concepteur dispose déjà d’un système de câble ombilic qui apporte électricité et transmission des données en temps réel permettant ainsi de déployer l’appareil en quelques minutes et de le laisser voler de façon illimitée à une hauteur de 40 à 80 m.
Enfin, un drone 3ème génération pourrait récolter les fruits de la R&D. La start-up Pixiel (Stand A31 - APS 2017) investit plus de la moitié de son chiffre d’affaires en recherche et développement pour faire de son NeoSafe un drone totalement autonome. Son objectif serait de s’affranchir de l’expertise du pilote et de tout ce qui tourne autour de la mise en œuvre - le sortir du camion, le brancher notamment à l’hyperviseur de sécurité de l’entreprise et le mettre en route, pour en faire un véritable robot volant à demeure pour les grands espaces ou les sites industriels.
Source « Azur Drones fait son entrée dans la vidéoprotection »
Une des tendances fortes sur APS avec un nombre grandissant d’exposants notamment :
A.I MERGENCE (Stand E55)
ACAL BFI FRANCE (Stand A17)
AZUR DRONES (Stand A22)
BY-DRONESECURITY (Stand A16)
DAHUA TECHNOLOGY (Stand D29, D35)
INPIXAL (Stand 5 F16)
LUCEOR (Stand D17)
ONET SECURITE (Stand F24)