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Un château, une œuvre d’art et une ancienne base sous-marine composent le podium de la 27ème édition du Concours Lumières®. Trois mises en lumière très différentes au service de la valorisation d’un patrimoine varié et de l’animation des territoires.

Présidé par M. Louis-Albert de Broglie, Président de Deyrolle et des éditions Deyrolle pour l’Avenir, le jury du Concours Lumières® 2015, organisé conjointement par le SERCE en partenariat avec Philips Lighting, a délibéré le 3 juin dernier. Les trois prix, d’un montant global de 16 500 € , seront remis aux lauréats cet automne.

Sur les 14 dossiers de candidatures examinés, le jury a retenu trois manières d’appréhender la valorisation par la lumière de sites très différents.

Qu’il s’agisse de magnifier une œuvre monumentale et historique, de surprendre en faisant surgir au détour d’un carrefour une œuvre d’art comme un repère dans la nuit ou de reconquérir des espaces militaires demeurés à l’état de friche, les trois réalisations primées attestent du rôle joué par l’éclairage comme vecteur d’animation, offrant au public une vision renouvelée empreinte de féérie, de poésie ou de mystère. L’évolution des technologies, la prise en compte de l’efficacité énergétique des installations et leur parfaite intégration dans le site en font des réalisations exemplaires, raisonnées et parfaitement maîtrisées.

Le Jury

Autour de Louis Albert de Broglie , PDG de Deyrolle pour l’Avenir et Président du jury étaient réunis : Milena Chessa , journaliste « Architecture & Urbanisme » de la rédaction du Moniteur ; Thierry Digoin Danzin , PDG de l’entreprise ENTRA ; Philippe Lagueyrie , Directeur Général Adjoint des Services Techniques, Directeur de l’Espace Urbain de la Ville de Rueil Malmaison (Hauts-de-Seine) ; Jean-Pascal Lemeunier , Chef du service territorial de l’architecture et du patrimoine de l’Aube, membre de l’Association des Architectes des Bâtiments de France (ANABF) ; Daniel Masson , Directeur des Services Techniques de La Ville de Divonne les Bains (Ain) ; Philippe Thébaud , Président de Thébaud Urbanisme et Paysage, membre de la Fédération Française du Paysage (FFP).

1er prix

Conseil régional du Centre Val-de-Loire

Mise en lumière du château de Chaumont-sur-Loire (45 - Loiret)

Une fois la nuit tombée, la mise en lumière magnifie le Château de Chaumont-sur-Loire, monument emblématique du Val-de-Loire, caractéristique de l’architecture défensive de l’époque gothique et de l’architecture d’agrément de la Renaissance.

De près comme de loin, l’éclairage anime le château en différents tableaux. Une ambiance onirique, presque féérique, se dégage du lieu grâce aux différentes nuances de lumière qui soulignent les lignes et la beauté de l’édifice.

Conçue pour valoriser les volumes en vision lointaine, l’alternance des différentes températures de couleur sculpte les formes du lieu. Le nuancier apporte chaleur et brillance et permet de détacher le château dans le paysage devenu décors. L’utilisation de la couleur est limitée à la toiture et au chemin de ronde. La couleur de la pierre change, se réchauffe ou se refroidit comme aux différentes heures du jour et des saisons. En fonction des évènements (Festival des Jardins, Nuit de la bougie…), six programmes d’animation permettent de varier la scénographie et renforcer l’attractivité de ce site, déjà très fréquenté en journée.

Puissance installée : 4 557 W pour 127 points lumineux / Concepteur : Neo Light / Installateur : Citeos Tours..

2ème prix

Fondation d’Art Oxylane (Nord - 59)

Mise en lumière de l’oeuvre "Les Pissenlits" d’Alix Petit

« Les Pissenlits », sculpture contemporaine d’envergure réalisée par Alix Petit, lauréate du concours « Bicyle Art of Move* », est une œuvre qui synthétise deux sensations inhérentes à la pratique du vélo : le mouvement et la légèreté. Deux notions qui se retrouvent dans ces fleurs métalliques, composées de 296 roues de vélos, qui s’animent au gré du vent. Située au centre d’un nœud routier, au sud de Lille, cette mise en lumière transforme cette sculpture monumentale, en un signal urbain poétique, devenant un véritable point de repère pour les automobilistes.

La mise en lumière de la sculpture restitue la légèreté et l’harmonie des fleurs de pissenlits. Composé de 9 points lumineux en iodure métallique, cet éclairage minimaliste respecte l’œuvre originale et l’habille sobrement. Il suggère le mouvement et la légèreté grâce au dégradé lumineux appliqué sur les tiges dont la base reste dans l’ombre, accentuant ainsi la mise en lumière des fleurs qui s’animent dans le ciel. De forts contrastes d’intensité rendent visible la partie centrale des « pétales » des « Pissenlits », pour accentuer le caractère sphérique de la sculpture. Des optiques légèrement elliptiques concentrent la lumière sur les noyaux des fleurs métalliques et créent un dégradé d’intensité et une sensation de légèreté. Alliant simplicité et technique, la mise en lumière a été conçue pour être visible, quel que soit le trajet des automobilistes.

La disposition asymétrique des tiges permet de découvrir une œuvre en mouvement constant, suivant les déplacements des conducteurs. Des volets de défilement permettent de ne pas éblouir les automobilistes.

Puissance installée : 1350 W pour 9 points lumineux / Concepteur : Virginie Nicolas / Installateur : Citeos

* Bicycle Art of The Move est un concours d’art lancé en 2009 aux jeunes talents du monde entier. Le challenge ? Imaginer une oeuvre monumentale et emblématique sur un thème évocateur : l’art comme trait d’union entre l’homme et le vélo.

3ème prix

Ville de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique - 44)

Mise en lumière de la base sous-marine de Saint-Nazaire

Dans la droite ligne du développement et de la valorisation de l’identité maritime de la ville, la mise en lumière de l’ancienne base militaire sous-marine de Saint-Nazaire permet aux visiteurs de (re)conquérir un site jusqu’à présent fermé, massif et hostile. Quatre alvéoles ayant été percées, l’immense bloc de béton brut offre désormais aux regards des visiteurs un accès au bassin de Saint-Nazaire.

Cette mise en lumière redonne au site ses proportions de nuit en soulignant les lignes de fuite d’un trait lumineux. C’est ainsi qu’est créé le « continuum lumineux ». Ce dernier assure un niveau lumineux convenable, même de nuit, en compensant les contrastes trop forts. Il permet également de faire ressortir les textures des matériaux bruts (bois, béton, etc.). Il s’articule autour d’un effet de decrescendo et réduit l’intensité lumineuse aux abords des bassins, créant ainsi un effet de miroitement fugace, instable, vivant et poétique sur les parois, réaffirmant ainsi la présence de l’eau dans la base.

Différents scenarii animent l’éclairage en agissant sur l’évolution des coloris et des intensités lumineuses. De jour, l’éclairage blanc compense le manque de luminosité. Au crépuscule, il prend une couleur « ambrée rosée » faisant écho à la lumière du jour, puis, en soirée, l’éclairage est un blanc chaud permettant d’installer une ambiance agréable et confortable. Aux alentours de minuit, un éclairage de veille bleuté très peu intense prend le relai. Il symbolise la base en sommeil, tout en assurant un niveau d’éclairage « minimum ». Enfin, à l’aurore, la base se pare d’une gamme spécifique variant du rose « froid » au mauve puis au bleu très pale symbolisant le lever du jour.

Puissance installée : 24,6 kW pour 217 points lumineux / Concepteur : Luminescence, Virginie Voué / Installateur : Lucitea Atlantique - Citeos Exploitation Loire Océans

http://www.serce.fr/