Véritables stars du CES Las Vegas 2014, les objets connectés semblent être la tendance dans laquelle tous les industriels veulent parier. Un enthousiasme compréhensible compte tenu des prévisions de développement de ce secteur : en 2020, 80 millions d’objets seront connectés, sur un marché estimé à 5 milliards de dollars dès 2015. Voilà pourtant quelques années déjà que des précurseurs clament l’avènement imminent du « tout connecté »…
Après 15 ans de maturation, les objets connectés sont enfin prêts et accessibles au marché de masse. Les Objets Connectés existent depuis longtemps, et l’industrie utilise leurs applications depuis des années, mais ils sont aujourd’hui accessibles au marché de masse, grâce à la conjonction de plusieurs évolutions sociétales, démographiques et technologiques. Les utilisateurs finaux connaissent à plus de 80%* le concept d’Objets Connectés et en perçoivent très majoritairement le bénéfice (*étude publiée en Novembre 2013 par Havas Médias-CSA) et c’est là, le vrai changement.
Nos modes de vie « always on », rendus possibles grâce aux Smartphones ont ouvert le marché des box domotiques pour le grand public. Une fois connectées à des accessoires, ces box permettent aux utilisateurs de gérer leur domicile dans leur globalité (sécurité, automatismes, maîtrise de la consommation énergétique, lumières etc). Avec les technologies sans fil, les solutions domotiques sont devenues accessibles au plus grand nombre : elles ne requièrent aucun câblage préalable et sont beaucoup moins chères à l’achat. La blyssbox que nous avons développée pour Castorama est un parfait exemple de ce qu’est devenue la domotique : accessible au plus grand nombre, simple d’utilisation et très polyvalente dans les usages.
Le quantified-self : une application des Objets connectés issue de plusieurs facteurs
Il a fallu que se conjuguent la démographie (vieillissement de la population), le sociétal (importance croissante du bien-être et soin de son corps) et la technologie (IoT) pour que les inventions liées au quantified-self voient le jour et trouvent un marché. Balances connectées, bracelets, tensiomètres sont autant de coachs numériques qui forgent cette tendance que l’on nomme le « Quantified-self ». Prendre soin de soi de façon durable en mesurant les distances parcourues, les aliments ingurgités, voir les évolutions et valoriser ce qui a été fait. L’auto-mesure, une recette vieille comme le monde, est l’ADN d’initiatives éprouvées telles que Weight Watchers, et trouve avec les objets connectés sa version numérique. Il y a fort à parier que de véritables communautés découleront de ces initiatives, et modifieront encore la physionomie de notre société. L’objet connecté n’est que le début d’une révolution qui s’amorce dans le domaine de la santé tout particulièrement. Il faut dire que les enjeux sur la e-santé sont colossaux…
La e-santé : le marché de demain pour les Objets connectés.
La e-santé et le maintien à domicile sont l’application des Objets Connectés au domaine de la santé des personnes. Avec le vieillissement de la population, se posent de nouvelles problématiques : limiter les couts liés à la santé des personnes âgées, sécuriser les personnes âgées vivant seules à leur domicile, prolonger au maximum l’autonomie de ces personnes.
Quand on connait le cout d’une maison de retraite et le traumatisme pour une personne âgée d’être arrachée à son domicile, on perçoit très clairement les bénéfices de la e-santé. L’anticipation de cette transition démographique est un enjeu crucial pour les individus comme pour les états. De nombreux pays comme par exemple le Danemark, l’inde ou l’Espagne ont largement investi et incité une collaboration des acteurs publics et des industriels, permettant le déploiement de solutions e-santé. En France, c’est sous le nom de Silver Economie que le gouvernement lance son programme. Et pour cause, nos seniors de plus de 60 ans seront 20 millions en 2030 !
Les start ups françaises ont de beaux jours devant elles sur ce secteur Il y a bien évidemment des géants internationaux du marché qui sont attendus sur le secteur, comme Google qui a racheté NEST, des gros acteurs français comme Archos qui ont présenté leurs nouveautés, mais il y avait aussi une quantité indénombrable de start-up hexagonales sur le CES 2014 qui ont bâti leur crédibilité sur des technologies innovantes. La France est vraiment crédible sur le segment des Objets Connectés. Le gouvernement français, en la personne de Fleur Pellerin a par ailleurs, confirmé son intention de soutenir le secteur, en créant par exemple, une « cité des objets connectés » pour assurer une conception et fabrication 100% française, via le regroupement des différents acteurs existants sur ce marché. C’est une bonne initiative, parmi d’autres comme par exemple le Club Crestell, qui organise cette année un cycle de réflexion sur le sujet de l’Internet des Objets, réunissant les acteurs du marché (constructeurs, grands opérateurs, prestataires de services) pour présenter leur vision et leur stratégie à moyen terme.