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Actualité des entreprises

Fleur PELLERIN, ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique

Publication: Mai 2013

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Notre pays avait besoin de ce grand rendez-vous que constituent les Assises de l’entrepreneuriat...
 

Dès les toutes premières semaines qui ont suivi mon entrée au Gouvernement, j’avais mesuré la nécessité de travailler sur l’entreprise mais aussi sur l’entrepreneuriat.

Je me souviens de ce mois de juillet 2012 où l’histoire des Assises a commencé à s’écrire. Moins de deux mois après notre arrivée au Gouvernement, j’avais confié à Philippe HAYAT, président de l’association 100 000 entrepreneurs, le soin de me faire des propositions pour « provoquer un déclic entrepreneurial » dans notre pays. Son rapport intitulé « Pour un new deal entrepreneurial », remis quelques semaines plus tard, et l’écoute de nombreux entrepreneurs m’avaient convaincue très vite que nous devions mettre le cap vers la création et le développement des entreprises de croissance. Il restait à créer les conditions du dialogue, si indispensable pour restaurer la confiance entre le Gouvernement et les entreprises. Nous n’avons pas perdu de temps. Dès novembre, le Pacte National pour la Croissance, la Compétitivité et l’Emploi, présenté par le Premier ministre, fixait le cap : des « Assises de l’entrepreneuriat réunissant autour du Gouvernement, entrepreneurs, organisations patronales et syndicales se tiendront au printemps prochain. »

Ainsi sont nées les Assises de l’entrepreneuriat, Mesdames et Messieurs, et je suis fière que le Premier ministre ait décidé de m’en confier l’animation.

Cette mise en oeuvre rapide prouve, s’il en était encore besoin, que le présupposé d’un antagonisme entre la Gauche et l’entreprise est sans fondement.

Certes il y a pu y avoir par le passé des malentendus, voire des maladresses. Mais aujourd’hui, les choses sont claires : le chemin du redressement économique, celui qui nous permettra de remporter la bataille de l’emploi et de la cohésion sociale, ce chemin - que nous prenons résolument - c’est celui du soutien aux entreprises françaises ! Je sais que vous n’avez pas ménagé votre peine depuis ce 14 janvier 2013 qui a marqué pour nous tous le coup d’envoi des Assises de l’entrepreneuriat. Depuis lors, vous avez abattu un travail considérable au sein des neuf groupes de travail et du comité de pilotage installés à la demande du Premier Ministre. Ces travaux, que plus de 350 d’entre vous ont menés tambour battant en l’espace de seulement trois mois, nous procurent deux enseignements dont nous pouvons être fiers collectivement.

Cela démontre d’abord que la méthode inédite choisie pour ces Assises est la bonne !

Réunir durant 12 semaines des dizaines d’entrepreneurs, des élus, 20 ministères, les organisations syndicales et professionnelles, des fiscalistes, ou encore des financiers et les inviter à réfléchir ensemble aux moyens de développer le réflexe entrepreneurial, de créer un environnement favorable aux entreprises durables et à leur croissance,… c’est LA bonne méthode ! C’est même certainement la SEULE méthode possible ! Cela apparaît comme une évidence aujourd’hui. Certes. Mais il y a encore 6 mois, avant de démarrer ce processus inédit de consultation, qui n’a pas eu la tentation de douter de son aboutissement, voire de sa sincérité  ? Le second enseignement du succès « participatif » des Assises, c’est que les entrepreneurs de ce pays, contrairement à bien des clichés, sont capables de se mobiliser pour une belle cause, qui dépasse de loin la somme de leurs intérêts particuliers : la croissance de notre pays, son attractivité et sa compétitivité.

Le message est clair : lorsqu’ils le veulent, entrepreneurs, organisations professionnelles, syndicats, élus et Gouvernement savent avancer main dans la main.

La « co-construction » des travaux remis au Gouvernement le 9 avril dernier est tout sauf anodine de ce point de vue : elle fournit une preuve éclatante de la vitalité de notre démocratie et de son extension aux sujets économiques. Cette grande et belle page d’esprit coopératif que nous sommes en train d’écrire, nous avons la responsabilité collective de veiller à ce qu’elle ne se tourne pas.

Nous avons même le devoir de tout faire pour qu’elle prospère bien au-delà des Assises. Car, tous, à notre place, avec nos différences et nos complémentarités, nous sommes les acteurs d’une même politique de redressement économique et de progrès social.

S’il y a devant nous une bataille à livrer, avec enthousiasme, c’est bien celle de l’appui à la création et à la croissance de nos entreprises ! Notre combat, aux côtés des entrepreneurs et des salariés qui travaillent dans les PME françaises, mais aussi les ETI, sans parler des grands groupes dont l’aide est par-dessus tout nécessaire, c’est une cause qui doit rallier le plus grand nombre. C’est une cause qui doit mobiliser tous les talents de notre société car derrière cette confiance retrouvée entre l’Etat et les entreprises, il y a la place de notre pays dans l’économie mondiale, il y a notre modèle social, il y a la bataille pour l’emploi !

Alors, je vous livre ma conviction profonde : il est temps de lever les freins à l’émergence d’une véritable culture entrepreneuriale dans notre pays ! Les Assises en sont d’une certaine façon le premier jalon. Mobilisons-nous ensemble pour créer et développer ces entreprises dont nous serons fiers ! Attaquons-nous à la solitude de l’entrepreneur et valorisons sa prise de risque !

Le souffle qui nous a animés tout au long des Assises, l’envie qui a accompagné chacune et chacun d’entre vous et qui vous a donné la force de travailler d’arrache-pied pour présenter au Gouvernement ces 44 propositions qui changent la « donne entrepreneuriale », le Gouvernement s’engage à les convertir en actions concrètes, efficaces et durables qui soutiendront vos initiatives !

Cette journée ne peut ni ne doit rester sans lendemain. Les Assises de l’entrepreneuriat sont un hommage à la place déterminante que l’entrepreneur occupe dans notre société ! C’est la pleine reconnaissance de son rôle social, comme de celui des équipes avec lesquelles il partage cette aventure au quotidien, dans le calme comme dans la tempête.

Les Assises de l’entrepreneuriat ont suscité un déclic. Elles ont bougé les lignes : désormais, nous le pensons, les réussites d’entrepreneurs créeront des vocations et des réflexes positifs d’identification. Plus que jamais, vous voulez, NOUS voulons ensemble célébrer le parcours exemplaire de toutes celles et ceux qui, quelle que soient leurs origines, quel que soit leur projet, aspirent à passer à l’acte de création, à développer leur entreprise, à innover, à exporter !

Et puis, je veux insister là-dessus, c’est aussi un signal adressé à tous ceux qui, aujourd’hui, se sentent délaissés dans des quartiers au quotidien difficile mais qui, demain – je l’espère ardemment - vont se découvrir des âmes d’entrepreneurs. C’est sans doute là mon voeu le plus cher : l’esprit d’entreprendre doit contribuer à relancer l’ascenseur social. Notre ambition est très vaste. Elle se fonde sur l’espoir que l’entreprise de demain sera –j’y reviens une nouvelle fois- plus ouverte, plus coopérative et plus responsable.

Qu’est-ce que cela veut dire ? Une chose simple mais tellement importante : l’entreprise de demain ne divise pas. Elle associe. Elle n’oppose pas, ne cloisonne pas. Elle conjugue. Elle conjugue d’abord le talent de celles et ceux qui la créent, de celles et ceux qui croient et qui investissent en elle, de celles et ceux, enfin, qui la font vivre au quotidien, la font prospérer, la conduisent vers les sommets de l’innovation, de l’exportation, de la création d’emplois.

Il n’était pas rare que l’on oppose hier les salariés aux patrons, les grandes entreprises aux PME, l’industrie aux services, l’entreprise aux laboratoires de recherche.

J’appelle de mes voeux l’émergence d’un nouveau modèle de croissance, fondé en grande partie sur l’innovation. Dans ce modèle, la création d’un nouvel « esprit d’équipe », d’une nouvelle alliance entre salariés et entrepreneurs, entre PME et grands groupes, entre entreprises, universités et laboratoires de recherche, sera un atout décisif qu’il nous faudra cultiver sans relâche !

Mesdames et messieurs, vous qui n’avez pas compté votre temps et qui vous êtes mobilisés avec toute l’énergie du coeur pendant ces trois derniers mois, vous pourrez compter sur moi pour entretenir et faire perdurer dans le temps « l’esprit des Assises ». Chacun l’a compris : quelque chose s’est passé, un dialogue s’est noué. Il ne doit pas s’interrompre !

Je vous renouvelle tous mes remerciements sincères pour votre engagement et vous souhaite le plus grand succès dans vos entreprises ! En un mot : « Foncez, la France vous soutient ! »

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