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Actualité des entreprises

Compte-rendu 1ère Journée Franco-Allemande E-Santé

Publication: Novembre 2017

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La digitalisation du secteur de la santé était le thème de la Première Journée Franco-Allemande E-Santé organisée par la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie le 20 octobre 2017 dans les locaux de l’accélérateur Usine IO à Paris...
 

Ce fut l’occasion pour des experts allemands et français d’échanger sur la situation actuelle et sur les tendances à venir ainsi que pour des entreprises allemandes de présenter leur savoir-faire.

La digitalisation représente une vraie opportunité pour la modernisation du secteur de la santé. C’est sur ces mots du Dr Jean David Zeitoun, médecin et expert dans le domaine de la e-santé, que s’est ouvert cet échange sur la e-santé, véritable thème d’actualité. Les situations en France et en Allemagne sont comparables et ces deux pays présentent un fort potentiel de digitalisation dans le domaine de la santé. Le Dr Jörn Caumanns, directeur du Centre d’innovations Telehealth de l’Institut Fraunhofer FOKUS, a expliqué la situation en Allemagne. Il y a cinq ans, l’Allemagne a lancé la modernisation de ses infrastructures au niveau fédéral. Cependant, il s’agit d’un processus lent dans la mesure où le marché de la santé connectée est complexe et que les acteurs ne ressentent pas toujours la nécessité d’un changement. Les activités sont fortement régionalisées, les innovations sont portées par les principales caisses maladie et se résument essentiellement à des dossiers médicaux dématérialisés. En Allemagne, la réglementation est complexe notamment si l’on prend en compte les écarts existant d’un Land à un autre. Les solutions de télémédecine arrivent en tête des innovations soutenues par le Ministère de l’Education et de la Recherche. Dans les hôpitaux, la technique est vieillissante et cela est souvent dû à un manque de structures. Cependant, la loi sur la e-santé a permis au processus de dématérialisation de faire un bond en avant et de prendre des mesures positives : l’introduction d’un registre d’interopérabilité avec des standards et un processus d’enregistrement ainsi que des consignes d’utilisation pour les traitements médicamenteux et des ordonnances dématérialisés. Un fond d’investissement dans lequel les caisses d’assurance maladie versent chaque année 300 millions d’euros, soutient les meilleures pratiques.

En France, le Dr Arthur André, neurochirurgien et CEO de CitizenDoc, voit la digitalisation comme une chance pour les trois raisons suivantes. Elle permettrait tout d’abord de pallier le problème des déserts médicaux en milieu rural en raison du nombre décroissant de médecins qui s’y installent et de la fermeture des hôpitaux. Ensuite, elle inverserait la tendance à la baisse des services d’ambulance par les hôpitaux. Enfin, la digitalisation offrirait la possibilité d’atténuer l’augmentation des dépenses de santé en donnant plus de responsabilité au patient via les solutions digitales. La France dispose d’une scène start-up florissante et le secteur de la e-santé se montre très prometteur notamment dans les biotechnologies, le Big data, le e-learning, la télémédecine ou encore la robotique médicale. Le Dr André prévoit une ubérisation de la médecine aux nombreux avantages.

Une première table-ronde a été ouverte par le Professeur Dr. Wolfgang Riedel sur le thème « La digitalisation dans le milieu hospitalier ». En tant que directeur de l’Institut du milieu hospitalier (Institut für Krankenhauswesens), il donne des conseils en ce qui concerne les processus de modernisation. Selon lui, les méthodes de travail dans les hôpitaux allemands sont très traditionnelles. Les dossiers médicaux sont par exemple essentiellement sous format papier. Le développement de la technique médicale au niveau international doit être plus soutenu et doit davantage intégrer le patient. De plus, en Allemagne, les infrastructures n’ont pas un accès satisfaisant à la connexion haut débit permettant une digitalisation optimale des processus. Le Dr Riedel s’est prononcé en faveur de la mise en place de standards internationaux et d’une formation initiale et continue adaptée. Le Professeur Dr Christian Schmidt, Directeur du C.H.U de Rostock, a donné un exemple d’innovation particulièrement réussie. Dans cette région qui souffre d’un manque d’infrastructures, un partenariat avec des acteurs régionaux a permis la mise en place d’une solution de télémédecine pour les patients atteints de troubles cardiaques. La réussite de cette entreprise fait à présent des émules. La Dr Nathalie Chhun-Léglise, médecin et conseillère à la délégation générale de la Fédération Hospitalière de France (FHF), souligne qu’un changement de mentalité au niveau du gouvernement est nécessaire. Auparavant, l’Etat n’avait pas cette volonté de faire entrer la santé dans l’ère digitale. Aujourd’hui, le plan d’investissement présenté par le nouveau gouvernement prévoit des mesures concrètes. Franck Le Ouay de la Fondation Honestica explique que le passage au digital demande beaucoup de temps. C’est ce que confirme Dr Cécile Monteil, médecin à l’hôpital pédiatrique Robert Debre. La digitalisation dans le secteur de la santé est en effet considérée par de nombreux acteurs comme un ensemble de mesures de rationalisation et donc comme une potentielle menace. Il s’avère donc nécessaire de mieux expliquer les avantages de la digitalisation car le gain de temps réalisé grâce au digital permet une amélioration de la qualité des soins.

La deuxième table-ronde s’est intéressée au thème de la télémédecine. La déléguée du gouvernement à la santé Dr Béatrice Falise Mirat a souligné que l’Allemagne et la France doivent s’inspirer mutuellement et travailler main dans la main afin de mieux agir au niveau international. Sebastien Woynar, Directeur E-Health chez Air Liquide, a identifié trois enjeux : le nécessaire changement de mentalité chez les employés et les acteurs du secteur de la santé, la question du temps et du financement, la question du paiement des prestations de télémédecine doit être clarifiée. Dr Arnaud Rosier, cardiologue et CEO de Implicity a également repris ce dernier point : il existe déjà des solutions digitales pour la surveillance et le traitement des maladies cardiaques mais les coûts sont élevés et on observe un manque de clarification quant aux prises en charge de certaines prestations. Pierre Foulon de Genius Healthcare a mis en avant l’importance du rôle des start-ups dans la télémédecine. Le Dr Jörg Caumann a souligné deux conditions importantes au déploiement de la télémédecine : son acceptation par les patients et l’existence d’infrastructures techniques. Ce à quoi il faut ajouter, la nécessité d’obtenir des investissements de la part de l’Etat.

La Journée Franco-Allemande E-Santé a eu lieu dans le cadre du programme de promotion des exportations du Ministère de l’Economie et a été organisée par la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie. Les entreprises allemandes ci-dessous ont été soutenues pour leur activité en France :

- Biomax Informatics AG : Plateforme logicielle à destination des hôpitaux et entreprises pharmaceutiques

- Devacon GmbH : Editeur de solutions mobiles workflow basées sur la reconnaissance vocale

- La Well Systems GmbH : Editeur de logiciels de visite médicale en ligne

- MediaInterface GmbH : Editeur de solutions de reconnaissance vocale

- MEYTEC GmbH : Réseau de télémédecine pour les soins de patients ayant subi un AVC.

http://www.francoallemand.com/

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