Acheter, utiliser, jeter : ce cycle est devenu une routine aux lourdes conséquences sur l’exploitation des matières premières, sur les chaînes d’approvisionnement et sur la gestion des déchets.
Cependant, la prise de conscience générale des conséquences désastreuses que cette approche a sur le climat et sur les réserves limitées de ressources naturelles amènent les habitudes de consommation à évoluer. Les entreprises sont donc tenues de répondre aux préoccupations environnementales de notre époque.
Dans l’industrie électrique, les questions de l’impact environnemental des produits ont pris une importance majeure. Si la planète peut s’en réjouir, le commerce peut-il en faire autant ?
L’électrification, un élément clé de la transition énergétique, implique de renoncer à l’utilisation directe de combustibles fossiles tels que le pétrole et le gaz au profit de solutions telles que les véhicules électriques, les bornes de recharge, et les systèmes de chauffage électrique ou encore les panneaux photovoltaïques. Ce changement vise ainsi à encourage la production d’électricité par des sources à faible intensité carbone, encourageant ainsi l’utilisation d’énergies renouvelables locales, notamment via des panneaux photovoltaïques.
Les propriétaires de maisons, de bâtiments tertiaires et les promoteurs immobiliers doivent réfléchir à la manière d’aborder la transition énergétique. Notamment à la façon dont l’infrastructure électrique des bâtiments neufs et rénovés peut supporter des charges supplémentaires et gérer différents flux d’électricité.
Un mode de vie « tout électrique » implique l’installation de bornes de recharge pour véhicules électriques, des onduleurs solaires, des pompes à chaleur, des systèmes de stockage d’énergie à batterie ainsi que des systèmes numériques pour connecter tous ces dispositifs. Il s’agit là d’une bonne nouvelle, cette évolution représente une opportunité prometteuse pour les entreprises du secteur électrique, à condition toutefois que l’économie circulaire soit mise en place.
L’économie circulaire favorise la prolongation du cycle de vie des produits par le biais de la réparation, du recyclage et de la reconception, permettant ainsi aux produits d’avoir plusieurs vies successives. Il s’agit concrètement de remettre à neuf, de réutiliser, de reconvertir et de redistribuer les produits plusieurs fois avant qu’ils n’atteignent le stade du recyclage en fin de vie. Cette nouvelle approche du développement, de la fabrication et du suivi des produits, met l’accent sur la résilience et le reconditionnement. La fabrication en circuit fermé, impliquant l’utilisation de techniques numériques pour optimiser l’utilisation des matériaux, devient également de plus en plus importante.
La mise en place de l’économie circulaire entraîne une transformation significative, car elle touche l’ensemble de la chaîne de valeur industrielle, de l’approvisionnement en matériaux aux stratégies de fin de vie des produits. Il s’agit bien plus que d’un simple recyclage de produits.
Bien que la mise en œuvre d’une approche d’économie circulaire représente un coût non négligeable pour toute industrie ; pour l’industrie électrique, elle offre non seulement des avantages environnementaux significatifs, mais également une forte valeur ajoutée.
En effet, de nombreux produits liés à la transition énergétique sont d’un type nouveau, plus complexes que ceux que nous connaissons déjà, et certains reposent sur des matières premières très précieuses comme les métaux des terres rares. L’économie circulaire sera donc une solution privilégiée pour valoriser les matières premières que ces produits contiennent.
L ‘économie circulaire affectera toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement : du commerce de gros, jusqu’à la vente au détail. Bien entendu, elle permettra également de limiter la consommation de ressources naturelles.
Les gouvernements élaborent déjà des lois et programmes pour accélérer le rythme de la transition énergétique et encourager le déploiement de l’économie circulaire.
Au sein de l’Union Européenne, les États membres doivent se conformer aux lois issues des programmes législatifs Fit-for-55 et RePowerEU, qui couvrent pratiquement tous les aspects du développement durable et mettent l’accent sur la réduction de l’utilisation des combustibles fossiles.
Les échéances fixées pour le retrait progressif des véhicules à moteurs thermiques montrent bien comment la réglementation entraînera une réduction des émissions de carbone ; et le nombre croissant de véhicules électriques encouragera les propriétaires de bâtiments à s’engager sur la voie de l’électrification en raison de la nécessité de recharger ces véhicules.
On peut facilement imaginer la façon dont l’économie circulaire est destinée à s’ancrer dans l’industrie automobile. Des marchés émergent déjà pour les batteries de véhicules déclassées, qui ne peuvent plus remplir leur fonction première, mais qui conviennent parfaitement pour le stockage énergétique dans les bâtiments.
Même si l’économie circulaire est une approche logique, sa concrétisation est désormais cruciale. Une industrie de fabrication et d’approvisionnement électrique durable deviendra un atout dans un avenir à faible émission de carbone.
La durabilité et la transition énergétique, favorisées par les gouvernements via la réglementation, par les consommateurs via leurs préférences et par les marchés financiers via l’investissement environnemental, social et de gouvernance (ESG) vont remodeler le monde et les entreprises d’une manière dont on commence à peine à prendre la mesure.
Le doute n’est cependant plus permis : les changements à venir auront des impacts positifs tant pour la planète que pour le commerce.