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Actualité des entreprises

Traiter les micropolluants en station d’épuration

Publication: Avril 2016

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STEP pilote de Vercia...
 

COMAP vient de réaliser les premières analyses pour valider son procédé d’oxydation avancée pour le traitement des micropolluants en station d’épuration, testé actuellement à la station de Vercia, dans le Jura.

C’est la première fois en France que cette solution est testée sur une station de cette taille et les premiers résultats sont très encourageants, avec des taux d’abattement de plus de 90% pour certaines molécules prioritaires suivies. Au vu de la facilité de mise en œuvre et du faible coût global, cette technologie pourrait être une solution intéressante pour les STEP de petite et moyenne taille. Elle pourrait aussi s’appliquer à d’autres secteurs, pour le traitement des effluents industriels, les rejets des hôpitaux et maisons de retraite, ou encore le recyclage des eaux usées.

De nombreux micropolluants peuvent se retrouver dans les eaux usées traitées par les stations d’épuration (STEP) mais ne font aujourd’hui l’objet d’aucun traitement spécifique : les STEP n’ont pas été conçues pour traiter ces substances et à l’heure actuelle, la réglementation ne le leur impose pas. Des réflexions sont néanmoins en cours sur le sujet au niveau européen et différentes technologies existent pour traiter les micropolluants : la nanofiltration et l’osmose inverse, l’adsorption sur charbons actifs ou encore des procédés d’oxydation avancée.

Fort de sa maîtrise de la technologie UVc pour la désinfection de l’eau, COMAP a développé un important dispositif de recherche pour le traitement des micropolluants, basé sur un procédé d’oxydation avancée : UVc + peroxyde d’hydrogène (UV / H2O2).. Cette solution vise spécifiquement les STEP de petite ou moyenne taille, de moins de 10 000 équivalents habitants (EH). Peu de technologies sont adaptées pour des STEP de ce type, qui représentent pourtant 90% des installations en France. Pour ce projet, le Groupe s’est penché notamment sur les perturbateurs endocriniens, des molécules particulièrement problématiques pour l’homme et pour l’environnement et qui sont aujourd’hui parmi les substances les plus réfractaires aux différents types de traitement.

Ce projet est mené pour COMAP par Bruno Cedat, doctorant à l’INSA Lyon, en partenariat avec SCIRPE, société spécialisée dans la conception et la réalisation d’unités de traitement des eaux usées en zone rurale et le laboratoire DEEP (INSA de Lyon). La première étape du projet de recherche a consisté à développer un pilote UV / H2O2 en laboratoire afin de tester l’efficacité du procédé sur des molécules estrogéniques préoccupantes, notamment les hormones estrone (E1), estradiol (E2) et l’estriol (EE2) et les anti-inflammatoires naproxène, diclofénac et ibuprofène. Le suivi de la production de sous-produits de dégradation a fait l’objet d’une grande attention, notamment par l’utilisation de tests biologiques poussés.

Cette recherche a ensuite conduit COMAP à développer un prototype et à le proposer au SIEA de Beaufort-Ste-Agnès (Jura), sensible à la problématique des micropolluants. Ce prototype est actuellement testé à échelle réelle (10m3/h) sur la station d’épuration de Vercia, STEP à filtres plantés de roseaux dans le Jura, une première en France sur une STEP de cette taille.

Le procédé expérimenté a donné lieu à de premiers résultats très prometteurs en laboratoire, puis aujourd’hui sur le terrain, avec des taux d’abattement pouvant atteindre plus de 90% pour certaines molécules à des doses UV pertinentes (<1000 mJ/cm²). Au cours du printemps 2016, l’efficacité du procédé sera testée sur une trentaine de molécules au total, dont certaines figurent sur une liste de vigilance établie au niveau européen.

A terme, cette technologie pourrait représenter une bonne réponse pour le traitement des micropolluants dans des STEP de petite et moyenne taille, grâce à sa simplicité de mise en œuvre et son coût raisonnable..

En effet, le surcoût engendré est estimé à environ 0,21 euros du m3 d’eau traité, si l’on prend en compte à la fois l’investissement de départ et les coûts d’exploitation. Dans le cas concret de la station de Vercia, cela représenterait un surcoût de 20 euros maximum par habitant et par an. L’un des objectifs de l’étude en cours est justement d’optimiser le procédé pour réduire encore ce coût, en ajustant notamment la concentration en H2O2 et la dose UV. De plus, le prototype de Vercia est équipé de capteurs et de matériels spécifiques pour l’étude qui ne seraient pas intégrés lors de l’industrialisation de la technologie.

Ce procédé d’oxydation avancée pourrait aussi s’appliquer à d’autres activités, telles que la gestion des effluents industriels, le traitement des rejets des établissements hospitaliers ou le recyclage des eaux usées.

http://www.fpa.fr

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