9 décembre : Journée internationale de la lutte anti-corruption
Phénomène social, politique et économique complexe, la corruption touche tous les pays et toutes les Entreprises réalisant de l’importation ou de l’exportation. Entreprise, filiale, Joint-Venture, distributeur, prestataire, commercial, fournisseur, chacun est concerné.
Le 9 décembre marquera la date anniversaire de la convention des Nations Unies à Mérida au Mexique, signée par 140 pays. Cette convention contre la corruption constitue le premier instrument mondial de lutte contre la corruption et les crimes économiques, y compris le blanchiment d’argent.
Incompétence, naïveté, absence de contrôle, négligence, habitude, pression commerciale, sentiment d’impunité ou peur, un acte de corruption a vite fait de se glisser dans les flux internationaux des produits dans les pays d’exportation ou d’importation... Volontaire ou non, il peut fermer les portes d’un marché d’une Entreprise pour de nombreuses années !
« La jurisprudence des dernières années a renforcé la sensibilisation des Entreprises » explique Anne LE ROLLAND, Présidente d’ACTE International, Expert référent de la lutte contre la corruption. En effet, les condamnations pénales et financières des grands groupes ou de leurs prestataires, et les actions très remarquées des anglais et américains dans la poursuite des entreprises privées impliquées, ont révélé aux Entreprises (PME ou grands groupes) les risques financiers, économiques et commerciaux de la corruption dans le commerce mondial.
L’évolution pratique législative dans des pays comme la Chine, ou les prises de positions politiques comme au Maroc, contribuent également à renforcer le cadre réglementaire. Enfin, la mobilisation constante d’ONG comme Transparency International ou PACTE MONDIAL (Global Compact) sensibilise les citoyens et les salariés.
Les Entreprises souhaitent aujourd’hui comprendre où commence et où s’arrête un acte de corruption.
« La différence est encore trop vague entre recevoir une boite de chocolat ou donner des produits pour influencer une action/une autorité. S’agit-il d’un cadeau de courtoisie ou d’une tentative de corruption qui sous-entend un avantage indu en échange ? » poursuit Anne LE ROLLAND. Les Entreprises sont en quête d’actions pratiques à mettre en œuvre pour se « défendre » de la corruption, y compris dans les environnements « hostiles » des pays à faible gouvernance où la corruption est un modèle économique difficile à contourner.
« Le risque le plus souvent négligé et invisible est celui issu de la corruption indirecte : celle pratiquée par les tierces parties mandatées par l’entreprise. En effet, souvent l’Entreprise a omis de préciser explicitement dans son contrat avec son prestataire, qu’elle interdit toute corruption dans la réalisation de sa mission » ajoute Anne LE ROLLAND.
Les collaborateurs ne sont pas toujours conscients de leur pouvoir de décision ou d’influence sur les décisions de l’entreprise, et donc l’intérêt qu’ils représentent pour un corrupteur potentiel. « Toutes les fonctions à décisions centralisées sont particulièrement exposées » conclut-elle.