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Dossiers

L’Asie devient la première région du monde pour les dépenses R&D

Publication: Novembre 2015

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selon le rapport 2015 de l’étude Global Innovation 1000, menée par le cabinet PwC Strategy&...
 

En 2015, l’Asie est devenue la première destination des dépenses R&D des entreprises, représentant 35 % des investissements R&D internes (qui couvrent à la fois les dépenses R&D domestiques et importées dans une région). Ce phénomène place l’Asie devant l’Amérique du Nord et l’Europe, cette dernière chutant à la troisième place soit un renversement de tendance complet par rapport à 2007, année durant laquelle elle faisait figure de leader dans ce classement. Telles sont les conclusions de l’édition 2015 de l’étude annuelle « Global Innovation 1000 » menée par Strategy&, l’entité conseil en stratégie du groupe PwC. Cette enquête propose une analyse exclusive de l’empreinte R&D de 207 des plus grandes entreprises engagées financièrement en matière de R&D.

Cette montée en puissance de l’Asie est essentiellement imputable à la croissance de la Chine et de l’Inde, avec une augmentation des dépenses R&D importées de respectivement 79 % et 116 %, entre 2007 et 2015, émanant principalement des États-Unis. Le rapport montre que la Chine, en particulier, est devenue une destination phare pour les investissements. Interrogés sur ce point, 71 % des professionnels de la R&D sondés dans le cadre de l’enquête estiment que la raison la plus importante au déplacement des ressources R&D vers la Chine est la proximité des marchés à forte croissance. D’autres avantages justifient cette migration des fonctions R&D vers la Chine : la proximité des grands sites industriels, celle des fournisseurs stratégiques ainsi que des coûts de développement moins élevés.

L’Europe prend du retard en matière de dépenses R&D, sous l’effet notamment des évolutions en France et en Allemagne

Selon les conclusions de l’étude « Global Innovation 1000 » ce recul de l’Europe à la troisième place des grandes régions de destination des dépenses d’innovation est le résultat de la faible croissance des investissements R&D domestiques et importés, couplée à une augmentation substantielle des exportations R&D, en particulier depuis la France et l’Allemagne. Les dépenses R&D domestiques ont augmenté de seulement 2 % en Europe entre 2007 et 2015 comparé aux progressions de 40 % en Amérique du Nord et 60 % en Asie. Dans le même temps, les pays européens ont augmenté leur allocation de ressources R&D vers des pays à coûts élevés comme l’Amérique du Nord ou l’Asie, plutôt que vers l’ Europe occidentale.

La France a enregistré une baisse des dépenses R&D domestiques de 20 %, une chute des dépenses importées de 21 %, et une augmentation des exportations de 46 %, entre 2007 et 2015. Quant à l’Allemagne, si ses dépenses R&D domestiques ont augmenté de 48 % entre 2007 et 2015, son activité R&D importée a en revanche chuté de 7 % et sa R&D exportée a augmenté de 76 % sur la même période.

« L’Europe est passée du statut de première destination mondiale pour les investissement R&D des entreprises à la troisième place, derrière l’Asie et l’Amérique du Nord. L’Europe se vide de ses capacités », commente Barry Jaruzelski. « La forte croissance des dépenses R&D exportées vers d’autres pays, en particulier par la France et l’Allemagne, sont des facteurs clés dans ce renversement. »

Les États-Unis : le premier pays pour le total des investissements R&D des entreprises

Les États-Unis restent le premier pays pour le total des investissements R&D des entreprises, avec un total « domestique + importé » de 145 milliards de dollars, soit une hausse de 34 % entre 2007 et 2015. Les dépenses R&D importées vers les États-Unis, essentiellement en provenance d’Europe, représentent un total de 53 milliards de dollars en 2015, soit une hausse de 23 % depuis 2007. Les dépenses R&D exportées depuis les États-Unis atteignent 121 milliards de dollars en 2015, en hausse de 51 % par rapport à 2007, principalement à destination de l’Asie alors qu’elles allaient en priorité vers l’Europe. Malgré ces chiffres, on observe un essoufflement de l’avance des États-Unis sur les autres pays. En 2007, les dépenses R&D de la Chine ne comptaient que pour 23 % du total américain alors qu’en 2015, elles représentent 38 %.

« Malgré ce phénomène, les Etats-Unis restent le plus grand marché mondial. Les entreprises les considèrent comme un marché attractif qui offre une main-d’œuvre compétente, une culture propice à l’innovation et un environnement économique flexible en dépit de coûts plus élevés. Les États-Unis disposent également d’une bonne accessibilité aux marchés stratégiques, un facteur d’attractivité évident pour les entreprises étrangères désireuses d’exporter leurs fonctions R&D, la Silicon Valley exerçant en particulier une puissante attraction », commente Barry Jaruzelski.

Les effets de la mondialisation

La mondialisation de l’activité R&D devient la norme (94 % des entreprises ont une activité R&D en dehors de leur pays d’origine) et cela bénéficie aux entreprises. L’étude « Global Innovation 1000 » permet de constater que les entreprises ayant une empreinte R&D plus développée à l’international enregistrent désormais des performances égales ou supérieures à celles de leurs concurrentes dont les activités R&D sont géographiquement plus concentrées. Cela suggère que l’exportation des activités R&D présente des avantages substantiels et que les multinationales ont les moyens de coordonner ces activités entre de nombreux sites à travers le monde.

Les entreprises semblent par ailleurs tirer parti d’une présence mondiale diversifiée. Les responsables R&D sollicités dans le cadre de l’étude citent l’accès aux talents (71 %), la proximité des clients (68 %) et la compréhension des besoins spécifiques aux marchés locaux (64 %) parmi les facteurs déterminants dans le choix de l’implantation des activités R&D.

L’investissement R&D des entreprises françaises

En 2015, 44 entreprises figurent au classement « Global Innovation 1000 », soit 2 entreprises de moins qu’en 2014, et représentent 5,2% du total des dépenses R&D.

Parmi les 44 entreprises françaises du classement 2015, le secteur industriel est le plus représenté (18%) alors qu’il ne compte que pour 7% des dépenses d’innovation des entreprises françaises. De son côté, l’Aérospatial & Défense totalise 21% des investissements R&D alors qu’il ne représente que 9% du tissu français.

Cette année, Dassault Systèmes, Saint-Gobain, Air liquide et Danone ont fait leur entrée dans le Top 20 des entreprises françaises qui investissent le plus en R&D. Sanofi en conserve la tête et demeure la seule société française figurant également au Top 20 mondial du « Global Innovation 1000 ».

Depuis 2005, les dépenses R&D des entreprises françaises ont augmenté de 28%, taux largement inférieur à celui des entreprises européennes (66%) et de l’ensemble des entreprises du « Global Innovation 1000 » (70%). Dans la même lignée, entre 2014 et 2015, les entreprises françaises ont vu leurs dépenses R&D baisser de 1,5%, tandis que leurs homologues européennes les augmentaient de 6% et que l’ensemble des entreprises du Global Innovation 1000 enregistraient une croissance de leurs investissements de 5,1%.

En 2007, les entreprises françaises exportaient 50% de leur R&D vers d’autres pays, ce taux est passé à 65% en 2015 alors qu’il s’élève à 52% pour les autres entreprises européennes. Au total, entre 2007 et 2015, la France a vu chuter ses dépenses d’innovation de 21% et a rétrogradé du 6ème au 7ème rang des pays investissant le plus en R&D.

Autres conclusions de l’étude

- La R&D renoue avec une tendance à la hausse après la chute engendrée par la crise financière : en 2015, le total des dépenses R&D des entreprises du classement « Global Innovation 1000 » a augmenté de 5,1 % pour atteindre 680 milliards de dollars, soit la plus forte augmentation annuelle depuis les trois dernières années, avec un taux de croissance sur 10 ans de 5,4 %.

- Tendances sectorielles : l’informatique/électronique, la santé et l’automobile restent les trois secteurs phare en termes de part du total des dépenses R&D en 2015. Sur la base des tendances actuelles, la santé devrait bientôt dépasser l’informatique/électronique et devenir le premier secteur en termes de dépenses R&D d’ici à 2019. Le segment logiciels/Internet présente quant à lui le taux de croissance le plus élevé entre 2014 et 2015 (+27 %), et devient le quatrième secteur en termes de dépenses de R&D en 2015. « Il n’est pas surprenant de constater que le secteur logiciels/Internet dépasse celui des produits industriels en termes de dépenses R&D. ce constat constitue toutefois un jalon important, dans la mesure où il illustre bien comment les logiciels et la nouvelle économie sont en train de se substituer aux activités traditionnelles », explique Barry Jaruzelski.

- Le top 20 des entreprises en matière de dépenses R&D : le trio de tête reste relativement stable au fil des années : Volkswagen, Samsung et Intel. Apple rejoint pour la première fois le top 20 des dépenses R&D en 18e position.

- Les trois entreprises les plus novatrices en 2015 : les responsables R&D interrogés ont classé les sociétés Apple, Google et Tesla comme les trois entreprises les plus novatrices au monde. Tesla enregistre en particulier une forte progression, passant de la cinquième place en 2014 à la troisième place en 2015.

Méthodologie

Comme pour chacune des 10 dernières éditions de l’étude « Global Innovation 1000 », Strategy&, l’entité conseil du groupe PwC, a identifié les 1 000 entreprises cotées en bourse dont le budget R&D a été le plus important au cours du dernier exercice (clos au 30 juin 2015). Pour être inclues dans le classement, les entreprises doivent publier leurs données de dépenses R&D. Les filiales détenues à plus de 50 % par une société mère unique au cours de la période considérée n’ont pas été retenues si leurs résultats financiers étaient inclus dans les états financiers de cette dernière. Les entreprises recensées dans le classement « Global Innovation 1000 » représentent 40 % du total mondial des dépenses R&D, toutes sources confondues (en incluant donc à la fois les dépenses des entreprises et les investissements publics).

En 2013, Strategy& a apporté un certain nombre d’ajustements au processus de collecte de données, de manière à donner une image plus précise et plus complète des dépenses d’innovation. Précédemment, les dépenses R&D capitalisées et amorties étaient exclues. Depuis 2013, nous avons ajouté les amortissements réalisés au cours du dernier exercice pour les dépenses R&D capitalisées dans le calcul du total des investissements R&D (les coûts capitalisés non amortis restant exclus, en revanche). Nous avons également appliqué cette méthodologie aux données de toutes les années précédentes : les données historiques mentionnées dans les études publiées à partir de 2014 ne seront, par conséquent, pas toujours alignées sur les chiffres des études publiées entre 2005 et 2012.

Pour chacune des 1 000 premières entreprises, nous avons compilé les indicateurs financiers clés Bloomberg et Capital IQ pour les années 2010 à 2015, notamment : chiffre d’affaires, marge brute, marge d’exploitation, marge nette, dépenses R&D et capitalisation boursière. Tous les montants de ventes et dépenses R&D libellés en devises étrangères ont été convertis en dollars américains en appliquant la moyenne des taux de change pour l’année considérée. Pour les données portant sur les cours d’actions, nous avons appliqué le taux de change du dernier jour de la période considérée.

Chaque société a été classée dans l’un des neuf secteurs (ou dans la catégorie « autres ») retenus dans les nomenclatures sectorielles de Bloomberg, ainsi qu’en fonction de la localisation de son siège social (cinq grandes régions). Afin de permettre des comparaisons cohérentes, les niveaux de dépenses R&D et les indicateurs de performance financière de chaque société ont été indexés sur les valeurs médianes calculées pour leurs secteurs d’activité respectifs.

Pour comprendre la répartition mondiale des dépenses R&D, ses facteurs et moteurs, ainsi que ses effets sur la performance individuelle des sociétés, nous avons étudié l’empreinte R&D mondiale des 100 premières entreprises du classement, ainsi que celle des 50 premières dans chacun des trois grands secteurs (automobile, santé et informatique/électronique) et des 20 premières du secteur logiciels/Internet. Au total, nous avons analysé la répartition des dépenses R&D de 207 entreprises, cela reflétant les chevauchements inévitables entre le top 100 et les classements établis pour ces cinq secteurs.

Ces 207 entreprises ont établi leurs sièges sociaux dans 23 pays et conduisent leurs activités de R&D dans 2 041 sites et dans plus de 60 pays.

Lorsque des données permettant une ventilation géographique n’étaient pas disponibles, nous avons collecté des informations concernant la localisation des sites R&D, les segments de produits pris en charge dans chacun de ces sites, l’année d’ouverture de chaque site, le nombre de personnes employées dans chaque site, les ventes par segment de produit, et la répartition mondiale des ventes. Ces données ont été utilisées pour imputer les dépenses R&D (en dollars) aux pays dans lesquels ces sites sont installés.

Enfin, pour comprendre l’approche actuelle et future des entreprises en matière d’investissements R&D dans les différents secteurs, Strategy& a conduit une enquête en ligne distincte auprès de 369 leaders de l’innovation dans le monde entier. Les entreprises participantes représentent plus de 106 milliards de dollars de dépenses R&D, soit 16 % du total des dépenses R&D du panel Innovation Global 1000, ainsi que les neuf secteurs d’activité et les cinq grandes régions géographiques.

http://www.strategyand.pwc.com/

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