les plasturgistes s’alarment de ne constater qu’une baisse très modeste et décalée des prix matières par rapport à la baisse du prix du baril. « Ce « printemps énergétique » bénéficie à l’industrie de la chimie, qui voit ses coûts de production baisser, mais pour les plasturgistes, qui ne bénéficient presque pas de réductions sur l’achat des matières, il signifie seulement davantage de pressions de la part de l’ensemble des acteurs. C’est paradoxal, mais la baisse du prix du pétrole nous fait craindre le pire ! » s’inquiète Florence POIVEY, Présidente de la Fédération de la Plasturgie et des Composites.
Le prix du pétrole a baissé de 45% depuis juin 2014 alors que les prix des matières plastiques sont revenus à leur niveau de 2014, voire ont augmenté ! C’est le cas du PE, qui a augmenté de +45% depuis le mois de février 2015, ou encore du PVC (+35% au premier semestre 2015). « Les marges des producteurs de matières ont augmenté de plus de 50%, au détriment des industriels de la plasturgie ! De plus, sur la même période, les plasturgistes ont dû affronter un nombre exceptionnel de forces majeures de leurs fournisseurs, plus de 40 cas sur un parc de 200 sites européens. » ajoute Jean MARTIN, Délégué Général de la Fédération de la Plasturgie et des Composites
Les secteurs de l’emballage (agroalimentaire, cosmétique...) et du bâtiment sont les plus touchés etsubissent des pressions de la part des donneurs d’ordre, qui sont également en attente d’une répercussion sensible sur les prix finaux. « Cette situation ne peut plus durer. Nous attendons désormais une action de la part des pétrochimistes, qui ont déjà reconstitué leurs marges lors de la dernière baisse de prix, et espérons qu’ils vont décider de reporter cette dernière sur les matières qu’ils vendent aux plasturgistes. C’est toute la santé du secteur qui en dépend ! » complète Jean MARTIN.
À l’heure actuelle, les industriels de la plasturgie prennent des décisions au jour le jour en ce qui concernel’achat des matières. Ce manque de visibilité fragilise l’ensemble de la filière et complique la mise en place et l’application de politiques d’investissement et d’innovation.Si les plasturgistes français achètent aujourd’hui 90% de leurs matières en Europe, la question d’un approvisionnement hors Europe devient de plus en plus séduisante. « Si les pétrochimistes continuent d’augmenter leurs marges au détriment de la filière française et européenne, il deviendra inévitable que les plasturgistes s’approvisionnent dans d’autres pays, tels que les Etats-Unis ou le Moyen-Orient ! » conclut Florence POIVEY.