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Expertise : Véhicules autonomes, leur essor dépend de notre capacité à les évaluer

Par Rémi Régnier, Ingénieur de recherche Département Évaluation de l’intelligence artificielle et Cybersécurité

Publication: Juin 2024

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Les progrès de l’intelligence artificielle permettent d’envisager de faire rouler des véhicules de manière autonome dans des environnements de plus en plus complexes...
 

Mais le développement des véhicules autonomes dépend crucialement de la mise en place de moyens de tests permettant in fine de les homologuer, domaine dans le lequel le LNE joue un rôle central.

Le niveau d’autonomie d’un véhicule est apprécié sur une échelle graduée de 1 à 5, où seuls les véhicules atteignant le niveau 3 sont considérés comme relevant de la conduite automatisée. En France, seuls des véhicules jusqu’au niveau 2 ont été homologués, c’est-à-dire des véhicules offrant une aide à la conduite tel le maintien sur la voie ou le freinage d’urgence.

Dans le monde, deux véhicules de niveau 3 ont reçu une homologation : la Mercedes class S en Allemagne et la Honda Legend au Japon. Dans le cadre du niveau 3, le conducteur est tenu de pouvoir reprendre la main à tout instant, et l’autonomie du véhicule est limitée à certaines situations spécifiques (vitesse réduite, absence de piétons, etc.). Au niveau 4, la conduite peut être automatisée sans supervision d’un conducteur dans un périmètre restreint. Enfin, un véhicule de niveau 5 est censé pouvoir s’insérer dans le trafic quelles que soient les circonstances.

Il y a une dizaine d’années, on imaginait que des véhicules de niveaux 4 et 5 seraient une réalité vers 2020. Or à ce jour, si des expérimentations de niveau 4 ont lieu, le niveau 5 demeure un horizon lointain.

Globalement, on sait aujourd’hui opérer des véhicules autonomes en milieu fermé, c’est-à-dire où les conditions sont connues et contrôlées. En revanche, l’un des freins à leur essor réside dans la difficulté de garantir un niveau de sécurité acceptable en route ouverte tout en gardant une conduite agréable pour l’usager (éviter les freinages intempestifs…). Au vu de la complexité de l’environnement routier et du nombre potentiellement infini de situations à considérer, il faudrait pouvoir tester un véhicule autonome sur des milliards de kilomètres pour démontrer qu’il respecte bien les critères de sécurité, en s’assurant que le test couvre bien toutes les circonstances de conduite possibles. C’est évidemment impossible en pratique.

Ainsi, aujourd’hui, on restreint les plages de fonctionnement des véhicules autonomes, ce que les spécialistes appellent l’Operational Design Domain ou ODD, c’est-à-dire les caractéristiques de l’environnement dans lesquelles le véhicule est censé opérer (caractéristiques de la route, type de trafic, conditions de luminosité, etc.). Ces restrictions permettent de diminuer la combinatoire des situations à tester avant homologation. Cependant, les essais doivent permettre de vérifier la totalité des comportements du véhicule au sein de cet ODD, et que les situations en dehors de l’ODD ne mènent pas à des comportements dangereux du véhicule.

L’une des clés consiste dans le recours à la simulation numérique en sus des essais réels, permettant de garantir l’exhaustivité des conditions testées et le réalisme des coûts nécessaires à la réalisation de ces essais. Le LNE est aujourd’hui un acteur incontournable de la simulation des véhicules autonomes.

https://www.lne.fr/

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