Ciliatech, medtech spécialisée en ophtalmologie qui développe une nouvelle classe d’implants pour le traitement durable du glaucome, annonce aujourd’hui une nouvelle version de son implant CID (Cilioscleral Interpositioning Device). L’implant CID est un dispositif chirurgical sans équivalent contre le glaucome, utilisé dans l’approche ciliosclérale pour faire baisser la pression intraoculaire (PIO) tout en préservant la chambre antérieure de l’œil. Cela permet d’éviter les complications médicales, notamment la perte de cellules endothéliales cornéennes ou les bulles de filtration. L’approche ciliosclérale est unique car elle permet de traiter les deux principaux types de glaucome, à angle ouvert ou à angle étroit.
Cette innovation fait suite au dépot de brevets additionnels renforcant la propriété intellectuelle de l’entreprise. Les nouveaux brevets protègent les modifications apportées à la forme et à la géométrie de l’implant CID, principalement pour améliorer ses performances et sa sécurité. Cet implant de deuxième génération, actuellement en essai clinique, rend la technique ciliosclérale moins invasive et moins traumatisante pour l’œil ; la conjonctive est mieux protégée et les incisions sont plus petites.
« Nous sommes très satisfaits des performances de la deuxième génération du CID. Nous l’avons repensé pour qu’il offre un profil de sécurité inégalé, tout en permettant de mieux réduire et stabiliser la PIO, sans recours de long terme aux médicaments », déclare Philippe Sourdille, co-fondateur de Ciliatech et inventeur du CID. « Le nouvel implant CID améliore les résultats déjà très positifs que nous avions obtenus avec notre dispositif de première génération en termes de performance, de sécurité, de technique chirurgicale et de prise de médicaments post-opératoire. Cela montre que Ciliatech a progressé dans la compréhension des principaux mécanismes circulatoires sous-jacents de l’humeur aqueuse. Nous avons identifié les paramètres qui ont un impact positif sur les résultats cliniques. C’est cette version de l’implant CID que nous utiliserons lors du dépôt de demande de marquage CE et qui devrait être sur le marché en 2025. »
Ciliatech a déposé et obtenu des brevets portant sur des révisions substantielles de la forme de l’implant CID. Ces modifications améliorent à la fois la collecte de l’humeur aqueuse dans la chambre antérieure et sa circulation jusqu’aux canaux de drainage. La taille de l’implant a également été légèrement modifiée pour permettre des incisions plus petites et limiter le caractère invasif de la procédure.
Les résultats préliminaires d’une étude clinique de 12 mois (SAFARI III), portant sur 57 patients équipés du nouvel implant, montrent que la deuxième génération du CID tend à offrir un meilleur contrôle de la PIO, avec une moyenne de 13,9 mmHg contre 15,1 mmHg dans les études précédentes (SAFARI I et II) qui utilisaient l’implant de première génération. Pour Ciliatech, ces résultats sont significatifs, en particulier lorsque les PIO postopératoires se situent déjà entre 10 et 15 mmHg. Plus de 85 % des patients de SAFARI III ont déclaré ne plus avoir recours aux médicaments après 12 mois.
Pour les chirurgiens, ce nouvel implant rend l’intervention ciliosclérale plus rapide (moins de 15 minutes) et plus facile à réaliser, réduisant encore le temps d’apprentissage nécessaire. L’implant CID peut être utilisé de la même manière qu’un dispositif MIGS (chirurgie mini-invasive du glaucome) chez les patients atteints de glaucome à angle ouvert. Contrairement au MIGS, il peut aussi être utilisé pour traiter le glaucome primaire à angle étroit, où les patients courent un risque deux fois plus élevé de perte de vision au cours de leur vie, sans qu’il soit nécessaire de retirer le cristallin.
« En réduisant plus fortement la PIO, l’implant CID de deuxième génération pourrait également bénéficier aux cas de glaucome plus avancés, en permettant à plus de patients de reporter ou d’éviter le recours aux approches chirurgicales traditionnelles plus invasives », ajoute Olivier Benoit, PDG de Ciliatech.
Le CID de Ciliatech est un implant non résorbable qui reste en place tout au long de la vie du patient. Il s’agit d’un dispositif d’un seul tenant, composé à 26% d’acrylique hydrophile, une matière première largement répandue dans la fabrication de lentilles intra-oculaires, ce qui garantit une biocompatibilité de long terme. Le dispositif se compose d’une plaque spécialement conçue de 6 mm de large sur 3,5 mm de long et d’une épaisseur de 500 µm. Le bord antérieur comporte plusieurs points de contact destinés à s’adapter au diamètre de l’iris, qui peut varier d’un patient à l’autre. Le côté qui fait face au corps ciliaire est lisse, pour éviter les traumatismes, tandis que celui qui fait face à la sclère est conçu pour maximiser la circulation de l’humeur aqueuse vers la choroïde et les vaisseaux scléro-conjonctivaux.
Lors d’une procédure d’implantation du CID, le chirurgien doit pratiquer deux incisions sur toute l’épaisseur de la sclère, puis positionner le dispositif en dessous. Ensuite, il doit suturer fermement les incisions pour éviter une filtration conjonctivale. La conjonctive est ainsi épargnée. Elle n’est incisée que localement, au-dessus des incisions sclérales.