« L’industrie textile est à la croisée des grands enjeux économiques et sociétaux actuels : environnement, énergie, réindustrialisation, souveraineté, emploi… Avec les équipes et les adhérents de l’UIT, nous nous battons sans relâche pour faire évoluer notre filière, développer son leadership, apporter des réponses durables à nos problématiques », explique Olivier Ducatillion.
« Un enjeu crucial est également de rendre plus visible notre industrie et ses spécificités : nous ne nous confondons ni avec l’habillement, ni avec le retail. Notre filière est plurielle et dynamique, elle rassemble des industriels plus que des marques. Peu de gens le savent, mais 50% de la production textile française concerne des textiles techniques : santé, Défense, aérospatiale, agriculture etc... »
Non l’industrie textile française n’est pas morte ! Elle a certes été l’une des filières les plus touchées par la délocalisation ces 30 dernières années, mais elle porte aujourd’hui plus de 780 projets de développement et voit ressurgir dans les régions métropolitaines quelques belles nouvelles entités, pour le plus grand bonheur des bassins d’activité. Souvent confondue par erreur avec les secteurs du retail et de l’habillement en grande difficulté aujourd’hui, l’industrie textile française renoue avec une dynamique positive, portée notamment par le secteur des textiles techniques qui représente la moitié de la production française.
Olivier DUCATILLION, dirigeant de l’entreprise Lemaitre Demeestere, porte cette vitalité et cette forme de résilience qui caractérisent les dirigeants d’entreprise qui ont résisté à la débandade du secteur. Elu à la présidence de l’UIT, il y a tout juste un an, il a resserré autour de lui une équipe d’administrateurs déterminés et volontaires, qui appréhendent un par un tous les sujets qui percutent aujourd’hui cette industrie que ce soit :
L’énergie, qui continue à menacer toute la filière engendrant des pertes de compétitivités dangereuses pour nos entreprises, avec l’éventualité d’une rupture de toute la chaîne de valeur notamment si les ennoblisseurs (le secteur le plus touché) venaient à faire faillite en cascade ;
La sécheresse, qui vient se rajouter aux problématiques du gaz et de l’électricité ;
L’inflation avec la chute de la consommation et la hausse des salaires ;
Le début de la récession mondiale, avec des carnets de commandes en forte baisse, des clients en défaillance et des marchés qui repartent en Asie, faisant ressurgir le spectre de la délocalisation
La difficile réindustrialisation, coincée entre bonne volonté et actes tangibles.
Malgré tout, Olivier Ducatillion, convaincu de la nécessité de l’action collective dans ces périodes difficiles, souhaite que l’UIT incarne une industrie textile ambitieuse et lucide, consciente de ses atouts en tant qu’industrie essentielle à la souveraineté du pays. C’est ainsi que, soutenu par les membres du son Bureau, il a décidé de renforcer la coopération, la mutualisation, la simplification, l’intelligence collective, au sein du réseau qui compose l’UIT et de l’écosystème textile régional et national.
En septembre dernier, il impulsait le projet de recherche sur les modifications des process visant à diminuer les consommations d’électricité, de gaz et d’eau, il soutenait les groupes d’expérimentation pour l’affichage environnemental et pour la traçabilité, deux éléments indispensables pour un rééquilibrage du marché en faveur du fabriqué en France.
Compte-tenu du contexte conjoncturel et géopolitique, fin 2022, l’UIT pouvait se réjouir d’avoir obtenu pour ses entreprises, la baisse de la fiscalité, le maintien du Crédit Impôt Collection, l’inscription des ennoblisseurs dans l’annexe européenne des énergo-intensifs, et bien entendu la prise en compte des dépenses énergétiques exponentielles qui pénalisent le rebond des PME qui la composent. Des sujets majeurs, bien que souvent méconnus.
Aujourd’hui, Olivier Ducatillion soutient les initiatives collectives qui mettent en avant les savoir-faire, qui développent les filières de production des fibres naturelles et biosourcées, qui montrent l’excellence de cette filière et de ses acteurs, qui innovent dans le but d’obtenir le soutien de l’Etat et des financeurs de la réindustrialisation, qui cherchent à faire évoluer le modèle économique de la filière pour permettre une meilleure adéquation avec les comportements des consommateurs.
Tout comme ses adhérents, il attend beaucoup du projet de loi Industrie Verte, interpelle les pouvoirs publics quant aux coûts trop élevés de l’énergie, à l’instabilité fiscale (impôts de production), aux accords de libre-échange avec l’Inde, prenant en étau les industriels du secteur entre une réindustrialisation encouragée et une « realpolitik » internationale sans concessions, nourrissant chez eux beaucoup d’inquiétudes quant à l’avenir incertain qui se présente.