Depuis dix ans, le baromètre « Les lycéens et l’industrie » s’attache à analyser la perception qu’ont les jeunes de l’industrie. Cette 10e édition réalisée par Opinion Way, pour Arts et Métiers et Bpifrance à l’occasion de Global Industrie, permet de mesurer un renversement de tendance : les jeunes ont désormais confiance dans l’avenir de l’industrie française et l’attractivité des études d’ingénieur a fortement progressé en une décennie, en particulier chez les filles.
« Je me réjouis que les lycéens changent de regard sur l’industrie. Elle a été créée pour servir la société. Aujourd’hui, on attend d’elle des progrès en matière de qualité, de sécurité, d’environnement et de santé. Pour réussir leur transformation, les entreprises ont donc besoin de jeunes ingénieurs passionnés, capables de concevoir et mettre en œuvre des innovations technologiques et organisationnelles impactantes, indispensables aux transitions énergétiques environnementales et sociétales ! » Laurent Champaney, directeur général d’Arts et Métiers.
72% des jeunes déclarent avoir une bonne opinion de l’industrie, soit 3 points de plus qu’en 2013. Non seulement, l’industrie a su préserver son image auprès des lycéens des filières scientifiques et technologiques, mais on observe même une progression chez ceux qui déclarent avoir une très bonne opinion du secteur secondaire : 15% contre 10% il y a dix ans.
L’image de l’industrie repose sur deux piliers : le dynamisme et le progrès. Une bonne image portée avant tout par l’innovation (88 %) et la création d’emplois (81 %, + 35 points en dix ans). L’industrie est perçue comme un secteur qui emploie et forme de plus en plus de personnel qualifié (80%, +9 pts depuis 2013) et de femmes, à tous les niveaux de responsabilité (72%, +22 pts depuis 2013).
Plus de la moitié des lycéens souhaitent suivre des études d’ingénieur L’attractivité des études d’ingénieur a fortement progressé en une décennie. De 46% en 2013, la part des lycéens des filières scientifique et technologique souhaitant suivre ces formations a grimpé à 57% cette année. Une tendance de fond puisque la part de ceux qui sont certains de suivre ce parcours a augmenté de 5 points en dix ans pour atteindre 21%.
L’envie de travailler dans l’industrie est stable depuis dix ans (43 %) mais, fait notable : c’est un avenir que les filles envisagent de plus en plus (l’écart avec les garçons se réduit : il était de 28 points en 2013, il est maintenant de 19 points). Pour 72 % des jeunes, l’industrie emploie de plus en plus de femmes à tous les niveaux de responsabilités.
Le recul apporté par le baromètre « Les lycéens et l’industrie » permet de constater un profond changement de perception : 68 % des lycéens sont confiants dans l’avenir de l’industrie française. En 2014, alors que la question était posée pour la première fois, ils n’étaient que seuls 38%.
Une confiance qui s’appuie sur une série d’atouts, au premier rang desquels la puissance du soft power français à l’international, 52% citant le prestige du Made in France et 34% les savoir-faire exportés dans le monde entier. Les jeunes lycéens citent ensuite la créativité et les activités de R&D (36%) et la qualification de la main d’œuvre (35%).
L’industrie peut aussi compter sur ses secteurs de pointe pour assurer son attractivité. Parmi les lycéens qui souhaitent travailler dans l’industrie, les domaines d’activité suscitant le plus d’intérêt sont les équipements électriques ou numériques (43%), la construction aéronautique et spatiale (41%) et les énergies renouvelables (36%). S’il demeure au second plan dans l’esprit des lycéens, on peut également noter la forte progression de l’attractivité de l’industrie navale en dix ans (17%, +9 points depuis 2013).
L’attractivité des secteurs industriels demeure particulièrement conditionnée par le genre. Les filles citent d’abord le secteur des énergies renouvelables (39%) puis celui de la chimie (26%), deux secteurs qui occupent respectivement la troisième et la sixième place chez les garçons.
Enfin, les lycéens des filières scientifique et technologique jugent que l’industrie française peut regarder le futur avec sérénité car elle est capable d’apporter des solutions aux crises actuelles, en plus de son apport à l’économie française. Sur la crise environnementale, 79% d’entre eux considèrent que l’industrie pourra trouver des solutions pour limiter le changement climatique, et 21 % qu’elle le fait même déjà. Le secteur a toutefois encore beaucoup d’attentes à satisfaire en la matière : 65% des lycéens jugent que l’industrie est une des principales sources du changement climatique.