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C’est la première fois à l’échelle mondiale qu’un hélicoptère militaire a pu voler avec une teneur aussi élevée de carburant d’aviation durable dans l’un de ses deux moteurs.

Ce vol d’une durée de trois heures a été effectué par un équipage d’essai (deux pilotes d’essai, un mécanicien navigant d’essai et deux ingénieurs navigant d’essai) de DGA Essais en vol et du Groupement aéromobilité de la section technique de l’armée de Terre (GAMSTAT) sur un hélicoptère NH90 de l’armée de Terre spécifiquement instrumenté pour l’occasion.

Parti du centre d’expertise et d’essais DGA Essais en vol d’Istres (Bouches-du-Rhône), l’hélicoptère a pu dérouler son vol conformément au plan établi. Cet essai a été mené avec la participation du Service de l’énergie opérationnelle (SEO) et le concours technique des industriels Safran Helicopter Engines, TotalEnergies et Airbus Helicopters.

Cet essai s’inscrit dans le cadre de la stratégie énergétique de défense et de la stratégie « Climat & Défense » du ministère des Armées, pour consommer moins, mieux et sûr. Il permet de préparer l’avenir, avec l’évolution vers des équipements militaires plus propres et plus indépendant des énergies fossiles.

Le carburant, prototypé spécifiquement pour cet essai, a été produit par TotalEnergies à partir d’huiles de cuisson usagées selon la technologie HEFA (hydrotraitement des huiles et des graisses). Son cycle de production et d’utilisation présente une empreinte carbone quatre fois moindre que celle d’un carburant d’aviation d’origine fossile, respectant ainsi le critère d’une réduction minimale de 65% exigé par l’Union européenne pour être qualifié de carburant durable.

L’essai mené sur un des deux moteurs de l’hélicoptère a permis de tester les caractéristiques de ce carburant (consommation, puissance des moteurs) et les conséquences opérationnelles de son utilisation (fonctionnement du circuit carburant, performances et signature thermique). Plusieurs axes de travail ont été identifiés pour la suite : des expérimentations sur des durées plus longues pour vérifier la bonne tolérance des systèmes de l’hélicoptère et de ses moteurs (absence d’impact sur les durées de vie et la maintenance), ou encore le développement d’aromatiques d’origine bio pour augmenter davantage la proportion de carburant durable.

Lorsqu’ils seront disponibles avec un niveau d’incorporation de 100 %, les SAF offriront un potentiel de réduction des émissions de CO2 de 90 %.

Cet essai, qui a reçu le soutien financier de l’Agence de l’innovation de défense (AID), illustre les multiples compétences techniques de la DGA (analyses théoriques, expertise des systèmes aéronautiques, maitrise des risques, conduite d’essais en vol) et du SEO (approvisionnement, contrôle qualité) en se confrontant aux défis liés à l’utilisation de ce carburant. Il enrichit et renforce les études menées par la DGA sur la décarbonation (exigences d’écoconception et de réduction de l’impact environnemental dans les spécificités de systèmes d’armes, montée en compétence sur les aéronefs électriques).

Il confirme ainsi la montée en compétence étatique dans la réduction de l’empreinte carbone du ministère des Armées, conformément à la stratégie énergétique de défense.

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