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Le remanufacturing pour une économie circulaire industrielle

Par Jasmeet Singh, EVP and Global Head of Manufacturing, Infosys

Publication: Novembre 2022

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15 % du PIB de l’Europe en 2021. L’industrie est un moteur clé et stratégique de notre économie européenne...
 

Mais elle est aussi source de 880 millions de tonnes d’émissions carbone (2019). Afin de réduire son empreinte carbone, l’industrie doit, et de toute urgence, passer de modèles de production linéaires à des modèles circulaires, qui visent à réutiliser, recycler, et réparer.

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Remise à neuf par le remanufacturing

Le remanufacturing représente un excellent moyen de parvenir à la circularité dans l’industrie. Le processus implique le démontage d’un produit en ses composants, puis la remise en état de ses pièces usagées ou usées dans un état presque neuf voire, meilleur. Le raisonnement qui sous-tend la remise à neuf ? Même si un produit en fin de vie n’est pas utile en soi, il dispose d’une valeur indéniable en termes d’énergie, de ressources et de matériaux qui ont servi à le fabriquer et à le distribuer. En sommes, la refabrication vise à réinjecter cette valeur dans l’économie.

Des études menées par l’université du Michigan ont révélé que la remise à neuf d’un moteur de voiture de taille moyenne consomme entre 68 et 83 % mois d’énergie que la fabrication d’un nouveau moteur à partir de zéro. Et réduit les émissions de dioxyde de carbone de 73 à 87 %. Les avantages ne sont pas seulement environnementaux. La rénovation est également rentable sur le plan économique, car elle réduit les coûts : un moteur rénové peut coûter de 30 à 53 % de moins qu’un moteur neuf, créer de nouveaux emplois spécialisés dans ce domaine et stimuler la croissance économique. Il n’est donc pas surprenant que le remanufacturing offre un potentiel de marché de 90 milliards d’euros d’ici à 2030.

Malgré ces avantages, le remanufacturing n’a pas encore décollé en Europe et représente moins de 2 % de la production industrielle. Les raisons en sont multiples : manque de reconnaissance, faible disponibilité des « noyaux » (pièces et produits usagés pouvant être remanufacturés), coût élevé de la main-d’œuvre et manque de technologie, de compétences et de connaissances. Également, le manque de clarté des réglementations relatives à la remise en état dans les différentes juridictions et zones géographiques.

Une action urgente est nécessaire

L’urgence est donc bien présente. Il est crucial de soutenir le remanufacturing en Europe. Actuellement, les industriels de l’automobile, de l’aérospatial, des dispositifs médicaux, etc., agissent de manière indépendante. Concrètement, ils n’ont pas accès aux connaissances et aux meilleures pratiques des autres secteurs. Des efforts de taille doivent donc être menés pour faciliter le partage des connaissances et la collaboration. La recherche universitaire, l’innovation et les investisseurs doivent travailler main dans la main et de manière cohérente pour élaborer une vision et un plan unifiés pour l’ensemble du secteur européen du remanufacturing.

Certains programmes dignes d’intérêt sont déjà en cours : l’initiative « Circular Cars » vise à promouvoir la fabrication circulaire, les modèles commerciaux et les programmes politiques pour le secteur de la mobilité, avec pour objectif l’élimination de la totalité des émissions du cycle de vie des automobiles, en particulier pendant le processus de fabrication. L’initiative conçoit, exécute et met à l’échelle des projets pilotes et des groupes d’action que l’industrie, les décideurs et les régulateurs peuvent adopter facilement. Il existe également un certain nombre de mandats émis par la Commission européenne, tels que la directive-cadre sur les déchets, qui pourraient potentiellement stimuler le développement du remanufacturing dans la région.

Des leaders précoces

Néanmoins, certaines organisations ont fait des progrès louables dans leurs efforts de reconditionnement. Par exemple, Caterpillar, qui est reconnu pour ses stratégies de remanufacturing à la pointe de l’industrie. L’entreprise conçoit ses produits en pensant à la remise à neuf. En 2021, l’entreprise a collecté 88 % des retours admissibles en fin de vie et a recyclé environ 127 millions de livres de matériaux. Ou encore, le géant de l’agro-technologie John Deere propose également des économies de 25 à 30 % sur les pièces remanufacturées, par rapport aux pièces neuves. Les constructeurs et les équipementiers automobiles ne sont pas en reste : Continental AG promet une performance et une fiabilité à 100 % des pièces remanufacturées, avec seulement 10 % des coûts de matières premières et d’énergie.

Compte tenu de la taille du marché européen des produits d’occasion, je suis convaincu que l’Europe est en pole position pour mener les efforts mondiaux de remanufacturing. Quelle que soit la façon dont on l’envisage, c’est une solution gagnante. C’est bénéfique à la fois pour l’environnement et pour le business. En cette période de grandes incertitudes, le remanufacturing permet de se prémunir contre les perturbations de la supply chain, en réduisant la dépendance des fabricants à l’égard des matériaux. De plus, il permet de réduire les coûts et les délais d’exécution.

https://www.infosys.com/

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