Les 27e et 28e satellites Galileo ont rejoint les 26 satellites déjà en orbite, fournissant un service de positionnement, de navigation et de synchronisation horaire à plus de 2,3 milliards d’usagers dans le monde entier.
Paul Verhoef, directeur de la navigation à l’ESA, commente : « Le vol d’aujourd’hui est le 11e lancement de satellites Galileo en dix ans : une décennie de travail acharné de la part des partenaires européens du programme Galileo et de l’industrie européenne, au cours de laquelle Galileo a d’abord été établi en tant que système opérationnel, avant de commencer à fournir ses services initiaux en 2016. Ces nouveaux satellites augmentent la robustesse de la constellation, afin de mieux garantir le service fourni. »
Le lanceur Soyouz VS-26, exploité par Arianespace et commandé par l’ESA, s’est envolé avec les deux satellites de 715 kg chacun depuis la Guyane française le 5 décembre à 01 h 19 (Métropole). Tous les étages Soyouz ont fonctionné comme prévu, l’étage supérieur Fregat plaçant les satellites en orbite à 23 525 km d’altitude, environ 3 heures et 54 minutes après l’envol.
Dans les prochaines semaines, des manœuvres effectuées à l’aide de propulseurs embarqués permettront de positionner les satellites sur leur orbite finale à 23 222 km d’altitude. Dans le même temps, leurs systèmes embarqués seront progressivement vérifiés pour une utilisation opérationnelle, ce qui correspond à la phase de lancement et de mise en orbite initiale (Launch and Early Operations Phase – LEOP).
L’ESA, qui est chargée de la conception, du développement, de l’approvisionnement, des essais et de la qualification du système Galileo, ainsi que de la supervision de son évolution technique, a récemment mis à niveau le segment mondial de commande au sol du système Galileo. Cela permet à la LEOP des satellites d’être gérée pour la première fois par l’opérateur de Galileo, SpaceOpal, depuis le centre de commande de Galileo à Oberpfaffenhofen en Allemagne, plutôt que depuis un site externe de commande. Les opérations LEOP sont menées sous la responsabilité de l’Agence de l’Union européenne pour le programme spatial (EUSPA).
« La récente mise à jour du segment de commande au sol permet à l’équipe de contrôle de mission de superviser davantage de satellites Galileo en même temps », ajoute Pascal Claudel, directeur des opérations à l’EUSPA, chargé de gérer les opérations et la prestation de services de Galileo. « C’est essentiel car beaucoup d’autres lancements de Galileo sont prévus. Galileo est devenu une constante dans le monde entier, sa continuité et son excellence technique étant établies dans la durée. »
Les satellites lancés aujourd’hui font partie des 12 satellites Galileo restants de la première génération, qui sont déjà une version améliorée du design existant à pleine capacité opérationnelle. Chacun de ces satellites est fabriqué et soumis aux essais par OHB en Allemagne, avec des charges utiles de navigation provenant de Surrey Satellite Technology Ltd au Royaume-Uni, et il incorpore d’autres éléments provenant de toute l’Europe.
En outre, lors de leur dernière escale avant d’être acheminés vers la Guyane française pour le lancement, ces satellites ont subi des essais rigoureux au centre d’essais ESTEC de l’ESA aux Pays-Bas, le plus grand centre d’essais de satellites en Europe. Actuellement, six satellites Galileo sont à l’essai ou entreposés sur le site, attendant d’être transportés vers l’Amérique du Sud.
Les 10 satellites restants de première génération seront lancés au cours des trois prochaines années, après quoi ils seront remplacés par les satellites de navigation les plus avancés, les plus puissants jamais construits et pouvant être reconfigurés en orbite, connus sous le nom de « Galileo de deuxième génération ».
L’ESA développe actuellement ces satellites G2G avec la participation de l’industrie européenne, par le biais de deux consortiums distincts pour en assurer la compétitivité et la redondance - leur premier lancement étant prévu pour 2024.
Matthias Petschke, directeur responsable à la Commission européenne, ajoute : « Galileo fournit déjà une précision à l’échelle métrique partout sur Terre. Les partenaires de Galileo sont loin de se reposer sur leurs lauriers : ces deux satellites renforceront encore davantage le système Galileo et, avec les autres lancements à venir, permettront de proposer de nouveaux signaux et services assurant à Galileo le maintien de son statut de premier rang pour de nombreuses années encore. »
Galileo est actuellement le système de navigation par satellite le plus précis au monde. Il dessert plus de deux milliards d’usagers sur la planète.
La phase de pleine capacité opérationnelle du programme Galileo est gérée et financée par l’Union européenne. La Commission européenne, l’ESA et l’EUSPA (l’Agence de l’Union européenne pour le programme spatial) ont signé un accord selon lequel l’ESA agit en qualité d’autorité en matière de conception et en tant que responsable principal du développement du système. Elle le fait au nom de la Commission et de l’EUSPA, gestionnaires d’exploitation et de fonctionnement de Galileo/EGNOS. « Galileo » est une marque déposée dans la base de données de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (n° 002742237).
L’Agence Spatiale Européenne (ESA) constitue la porte d’accès de l’Europe à l’espace.
L’ESA est une organisation intergouvernementale, créée en 1975, dont la mission consiste à œuvrer au développement des capacités spatiales de l’Europe en veillant à ce que les investissements dans le secteur spatial bénéficient aux citoyens européens et du monde entier. L’ESA compte vingt-deux États membres : l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, la Hongrie, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. La Slovénie, la Lettonie et la Lituanie ont le statut de membre associé.
L’ESA a mis en place une coopération officielle avec cinq États membres de l’UE. Par ailleurs, le Canada participe à certains programmes de l’ESA au titre d’un accord de coopération.
En coordonnant les ressources financières et intellectuelles de ses membres, l’ESA peut entreprendre des programmes et des activités qui vont bien au-delà de ce que pourrait réaliser chacun de ces pays à titre individuel. Elle coopère en particulier avec l’UE à la mise en œuvre des programmes Galileo et Copernicus, ainsi qu’avec EUMETSAT pour le développement de missions météorologiques.