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Dossiers

Baromètre TNP Consultants & CRiP : le numérique responsable

Publication: Novembre 2021

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Le numérique responsable est-il devenu une préoccupation majeure pour nos grandes entreprises ?...
 

Face à la divergence entre la tendance actuelle de l’empreinte écologique du numérique et les engagements internationaux pris par la France et l’Europe pour limiter à 1,5 degré le réchauffement climatique d’ici 2050, le numérique responsable est-il devenu une préoccupation majeure pour nos grandes entreprises ?

Pour répondre à cette question, TNP a construit l‘un des tous premiers baromètres centrés sur la responsabilité de la DSI dans la stratégie RSE de l’entreprise et sa déclinaison opérationnelle. Il porte sur les impacts environnementaux. Soumis aux adhérents du CRIP entre mi-avril et fin mai 2021, près de 70 grandes entreprises et administrations se sont prêtées à l’exercice. Les grands enseignements ont été restitués lors de l’ITES à Deauville début juillet.

Quels en sont les principaux enseignements ?

Le numérique responsable fait désormais partie de l’agenda de la plupart des directions générales, qui sont d’ailleurs en passe de fixer des objectifs en la matière aux DSI. C’est plus particulièrement marqué dans le secteur des services financiers que dans l’industrie/service ou le secteur public. Si les politique RSE influencent les activités des équipes DSI, elles n’ont pas encore d’impact notable sur les stratégies IT. L’articulation entre les équipes RSE et DSI reste à construire.

Deux tiers des DSI considèrent que c’est devenu un enjeu majeur dès à présent pour elles et leurs collaborateurs. Pourtant seules 15 % ont défini une feuille de route, et 20 % ont lancé des premières initiatives. La majorité engage leurs réflexions.

Le recyclage et le reconditionnement des équipements, l’allongement de leur durée de vie, l’optimisation de la consommation d’énergie sont les principaux domaines d’action.

Seuls 40 % des DEEE sont aujourd’hui recyclés dans l’union européenne, il y a donc encore une bonne marge de progression devant nous. Les deux tiers de l’empreinte CO2 d’un équipement informatique se trouvent dans la fabrication et la logistique de livraison. L’usage ne pèse que pour un tiers. L’obligation de recourir à du matériel reconditionné va progressivement s’étendre. Le secteur public prévoit d’ores et déjà cette obligation à hauteur de 20 %.

L’allongement de la durée de vie est un angle nouveau pour les DSI. Jusqu’à présent pris dans une logique de recherche de puissance accrue, des contrats de renouvellement incitatifs, des engagements de continuité de service et de sécurité, les DSI n’ont jamais réellement considéré la dimension « responsable » dans leurs décisions de gestion de parc d’équipements informatiques. On assiste donc à un nouveau comportement qui va dans le bon sens.

Pour aller plus loin, c’est tout l’écosystème qui doit se transformer, d’où l’importance de mobiliser les directions Achats. Plus d’une entreprise sur deux a engagé des actions en matière d’achat responsable en incluant dans leurs critères de sélection la performance environnementale de leurs fournisseurs, l’application de nouvelles exigences ou l’ajout de KPIs spécifiques. Paradoxalement alors que cela existe depuis longtemps, le référencement systématique de technologies et matériel éco-labellisés reste une pratique relativement marginale (20 %). Saluons la démarche engagée par le secteur public (DAE, DINUM, Ministère de la transition écologique, …) pour capitaliser sur les bonnes pratiques de façon pragmatique et ouverte proposant un canevas applicable aussi bien au secteur public que privé. La commande publique représente un poids suffisant pour faire effet de levier et bouger les lignes. C’est une initiative française très observée par les autres pays européens.

Le grand sujet, c’est la sobriété numérique. Nous passons de l’ère tout numérique à l’ère responsable. Nous avons mis de l’informatique un peu partout, et se présentent devant nous des technologies « consommatrices » (IA, 5G, IoT, blockchain, robotisation, etc.). Il va falloir apprendre à se responsabiliser. L’acculturation, les campagnes de sensibilisation, les démarches d’éco-conception fleurissent.

Avantage aux entreprises des services financiers : près de 70 % ont réalisé des campagnes de responsabilisation, versus 30 % dans l’industrie. 40 % ont lancé des démarches d’éco-conception dans les services financiers, versus 15 % dans l’industrie. Il faut apprendre ou réapprendre la sobriété qui était de mise il y a vingt ou trente ans, quand la puissance était de toute façon limitée. La démarche Green IT doit se manifester le plus possible en amont du développement des solutions et être prise en compte dans la priorisation des backlogs de nos projets. Passons au « Green / Dev / Sec/Ops ».

Les DSI se doivent de développer leur capacité d’arbitrage de la stratégie IT sur la base de critères éco-responsables. Le Green est à hiérarchiser en tant que véritable critère de gouvernance et d’arbitrage au même titre que la performance opérationnelle ou économique ; on doit pouvoir accélérer, arrêter ou ne pas lancer un projet uniquement sur la prise en considération de ce critère. C’est l’un des véritables enjeux. Ce n’est encore que très peu répandu !

La démarche Green commence par la « chasse aux gaspis ». Nos entreprises sont truffées de situations de redondance, de complexités inutiles, de décisions managériales non prises dans le sens de la rationalisation, de chaines de valeur à repenser différemment pour que le critère « impact environnemental » soit à sa juste place. Saurons nous adapter notre vitesse de transformation à l’urgence de la situation ? Nous disposons de moins de 10 ans pour réduire par deux notre empreinte Carbonne.

Le principal écueil exprimé réside dans le manque de méthode d’évaluation. Autant les DSI ont la volonté de s’organiser pour promouvoir des technologies avec un impact favorable, autant elles souffrent d’un manque de méthode et de moyens d’évaluation, avant même le sujet d’allocation des moyens. Acculturer les équipes en matière d’éco-conception et proposer les méthodes appropriées seront probablement les principaux défis à relever. Il sera intéressant d’en mesurer à nouveau l’avancement d’ici 12 à 18 mois.

Le numérique responsable va être de plus en plus encadré par des réglementations

À ce jour l’informatique a mené des projets de mise en conformité, mais c’était essentiellement pour des réglementations qui s’appliquaient à différents métiers de l’entreprise : les réglementations sur la sécurité financière dans les banques, le reporting réglementaire, le RGPD pour l’ensemble des organisations, etc. Ce qui est nouveau, c’est qu’il s’agit de réglementations qui s’appliquent directement à la sphère numérique : loi sur l’obsolescence programmée, loi relative à la lutte contre le gaspillage, pour l’économie circulaire, directives ministérielles pour minimiser l’impact du numérique responsable dans les ministères, mesures en faveur de l’allongement de la durée de vie des équipements, loi REEN, etc.

On peut anticiper que l’on aura à l’avenir en Europe une « sorte de RGPD » de la réduction de l’empreinte environnementale du numérique. Le cadre est déjà quelque peu fixé avec les 17 ODD (adoptés par l’ONU). Rappelons-nous que Le RGPD a vraiment décollé à l’occasion des premières sanctions et des premiers impacts de notoriété sur les entreprises.

A l’instar des reportings extra comptables de la taxonomie verte, le besoin de standardisation et de fiabilisation de KPIs va progressivement émerger. Mesurer sa performance, se « benchmarker » restent de véritables points de difficultés qui ne doivent pas, sans être sous-estimés, devenir de bonnes raisons à l’inaction.

Fort de ces constats, TNP a développé un starter kit outillé qui permet d’engager et d’étoffer une feuille de route Green IT.

https://www.tnpconsultants.com/

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