Afin de pouvoir assurer la permanence des soins optiques, la profession propose au Gouvernement que le protocole sanitaire mis en place, qui donné déjà satisfaction sur le plan de la sécurité, soit renforcé si nécessaire.
Il est en effet essentiel de permettre aux Français de continuer à bénéficier d’un accès de qualité aux soins visuels, alors que le premier confinement avait été marqué par le report de plus de deux millions d’ordonnances de lunettes. Il est primordial pour chaque Français de maintenir son programme de consultation chez son ophtalmologiste, et encore plus pour les patients qui ont des affections qui nécessitent un suivi régulier de leur vision.
Or si le Gouvernement maintient sa décision de restreindre fortement les capacités d’accueil des opticiens, ceux-ci ne pourront pas contribuer à alléger les files de rdv chez les ophtalmologistes notamment pour les « simples » renouvellements d’ordonnances.
Avec le couvre-feu à 18h et la fermeture des magasins d’opticiens dans les centres commerciaux, le Gouvernement met ainsi en danger la santé visuelle des Français, dans un contexte où la filière est déjà en difficulté pour garantir à tous un parcours de prise en charge adapté à tous les besoins (cf. Rapport IGAS IGESR, septembre 2020).
Cette situation est par ailleurs totalement incompréhensible sur le plan sanitaire et juridique. Depuis le premier confinement où le Gouvernement avait obligé les opticiens à rester ouverts, ceux-ci avaient toujours pu continuer à accueillir leurs patients dans tous leurs magasins.
Les décisions ont été prises de manière brutale sans aucune discussion avec la profession, alors même que la Direction Générale de la Santé continue à inclure les opticiens dans les professionnels de santé concernés par la vaccination, la dotation en matériels de protection ou la permanence des soins.
La fermeture des magasins d’optique n’apporte également rien à la lutte contre la COVID19. Depuis le printemps 2020, la mise en place d’un protocole sanitaire basé sur l’accueil en magasin a été efficace, avec la survenue d’aucun cluster de contamination dans un magasin d’optique. Ce fonctionnement a démontré son efficacité particulièrement lors du confinement de novembre 2020.
Par ailleurs, le décret du 30 janvier 2021 remet en cause, sur le plan juridique, la liberté de choix de son professionnel de santé par le patient. Or cette différence de traitement des magasins d’optique par rapport aux autres professionnels de santé n’étant aucunement justifiée par une différence de situation objective, elle est susceptible de caractériser une violation du principe d’égalité et de liberté de choix du patient.
En conséquence, le ROF demande au Gouvernement d’aligner la situation des opticiens sur celles des autres professionnels de santé, afin de leur permettre d’accueillir leurs patients, et se tient prêt, dans cette perspective, à faire des propositions au Gouvernement afin d’en sécuriser au maximum l’accueil.