Industrie Mag - Le journal de l'industrie.
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La seconde session s’est tenue le 29 octobre et a porté sur les nouveaux enjeux logistiques à l’hôpital : renforcement de la flexibilité, diversification des flux et outils facilitateurs.
« La crise sanitaire a entraîné une mobilisation exceptionnelle des pouvoirs publics, au service du système de santé. Le conseil régional d’Île-de-France a par exemple facilité l’approvisionnement en matériel de protection pour les soignants, mais aussi déployé des politiques favorisant la continuité de l’activité et des enseignements. Un accompagnement au plus près des besoins du terrain, pour garantir la cohésion sanitaire face à une pandémie vectrice de ruptures sociales et territoriales », souligne Cédric Arcos, Directeur Général Adjoint de la Région Île-de-France.
La Covid-19 a accéléré la dynamique d’évolution des pratiques logistiques. « Les collaborations se sont très vite renforcées : entre métiers, entre établissements, avec les institutions, les tutelles... La mobilisation collective a permis d’optimiser l’organisation de l’offre, mais aussi la distribution des dispositifs nécessaires à la gestion de la crise », analyse Ronan Talec, Directeur Achats, Hôtellerie, Ingénierie Biomédicale au CHU de Rouen. Prochaine étape de la coopération logistique : une meilleure intégration des intervenants de la supply chain (approvisionnement, stockage, livraison...).
Une pharmacie centrale peut-elle prendre en charge tous les achats de produits de santé d’un hôpital ? La réponse, positive, est illustrée par l’initiative du CHT de Nouméa : « Nous avons intégré une cellule logistique au cœur de notre PUI il y a dix ans. Résultat : 20 % d’économies en moins de trois ans et un fonctionnement à budget constant depuis. Une efficience qui nous a conduits à récupérer progressivement la gestion des achats de dispositifs médicaux stériles et non stériles, en plus de toutes les spécialités pharmaceutiques », explique le Dr Valérie Guillemin, Chef du service Pharmacie de l’établissement. Une réussite qui appelle à essaimer et souligne l’apport d’un nouveau métier : le logisticien de soins, dont les fonctions déchargent les soignants des tâches en marge de leur expertise.
Indissociables d’une optimisation de la chaîne logistique : les outils de digitalisation. « La standardisation et la centralisation, indispensables à une meilleure traçabilité, peuvent s’appuyer sur les solutions numériques innovantes. Le développement de la connectivité dans les établissements permettrait de stabiliser les flux et d’améliorer les analyses de processus à toutes les échelles : établissement, territoire, pays, monde... et au niveau de l’établissement, d’automatiser ce qui peut l’être pour gagner en efficience logistique, et redistribuer ce temps aux soignants », assure Salvatore De Meo, responsable Innovation Business Model pour le Groupe B. Braun.
Le SARS-CoV-2 va impacter durablement la logistique des soins. La politique de flux tendus a vécu. La diversification des sources d’approvisionnement et des stratégies semble également incontournable face aux risques de rupture de stock. Enfin, un recentrage sur les filières d’approvisionnement locales est à privilégier. Une démarche écoresponsable, qui demande une bonne connaissance du tissu économique « local » et un dialogue facilité entre les intervenants des différents secteurs.
