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Allianz : comment la pandémie modifie les tendances de la sinistralité

Publication: Octobre 2020

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Rapport d’AGCS : les sinistres habituels en assurance dommages et responsabilité civile ont diminué pendant les périodes de confinement, mais cette baisse a été plus que neutralisée par le volume de sinistres liés à la pandémie, notamment dans le secteur du divertissement...
 

Analyse détaillée des tendances de la sinistralité liées à la pandémie en assurances aviation, dommages/pertes d’exploitation, responsabilité civile et lignes financières.

L’impact de la pandémie déterminera les tendances de la sinistralité à moyen et long termes pour les entreprises, avec la modification des environnements de travail, des habitudes de déplacement et des chaînes d’approvisionnement.

La pandémie de covid-19 est l’un des événements de sinistralité les plus importants que les entreprises et leurs assureurs aient connus. Cependant, ce n’est pas seulement l’ampleur des sinistres qui est inédite. Les tendances de la sinistralité et les expositions aux risques pourraient aussi évoluer à moyen et long termes. Avec la réduction de l’activité économique pendant les phases de confinement, les sinistres habituels ont diminué en assurance dommages et responsabilité civile, notamment dans l’aviation et le fret, mais aussi dans d’autres domaines, compte tenu de la baisse des accidents sur le lieu de travail, sur les routes et dans l’espace public, selon le nouveau rapport d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) intitulé « Covid-19 – Changing Claims Patterns ».

« La pandémie a réduit les risques dans certains domaines mais, en même temps, elle les a modifiés et augmentés dans d’autres, » indique Thomas Sepp, Chief Claims Officer chez AGCS. « Les changements profonds dans la société et les entreprises, provoqués ou accélérés par la pandémie, pourraient avoir un impact à long terme sur les modèles et les tendances de la sinistralité en assurance des risques industriels. La dépendance croissante à la technologie, la mise en place du télétravail, la réduction des déplacements aériens, le développement de l’énergie et des infrastructures vertes, ainsi que la réorganisation des chaînes d’approvisionnement, sont autant de facteurs qui détermineront les futures tendances de la sinistralité pour les entreprises et leurs assureurs. »

Même si les estimations varient sensiblement, les indemnisations des sinistres liés à la pandémie pourraient s’élever à quelque 110 milliards de dollars en 2020, selon la Lloyd’s. Pour sa part, AGCS a provisionné 488 millions d’euros environ pour les sinistres liés à la pandémie, notamment en raison des annulations de spectacles et des perturbations dans les productions cinématographiques, dans le secteur du divertissement.

Hausses et baisses

« Nous avons constaté une hausse des déclarations de sinistres à cause de la pandémie dans certaines branches, comme l’assurance du divertissement, mais aussi une baisse des sinistres habituels en assurance dommages et responsabilité civile pendant les périodes de confinement, » explique Philipp Cremer, directeur mondial indemnisation chez AGCS. « Et les sinistres pourraient repartir à la hausse avec le redémarrage des usines et des entreprises, compte tenu des modèles de développement des réclamations de tiers dans les branches à déroulement long ».

Les déclarations de sinistres d’accidents automobiles, chutes et glissades, ou accidents du travail ont baissé en raison du télétravail et de la fermeture temporaire de magasins, aéroports et entreprises pendant les périodes de confinement à travers le monde. AGCS a également constaté un effet positif sur le processus d’indemnisation aux Etats-Unis. Avec l’arrêt de l’activité judiciaire, certains demandeurs ont préféré négocier un règlement amiable, au lieu d’attendre que leur affaire passe en jugement. Cette tendance a été mise en évidence dans une autre publication récente d’AGCS sur les tendances de la sinistralité en responsabilité civile. De manière générale, la sinistralité risque de repartir à la hausse avec la reprise de l’activité économique.

Le rapport d’AGCS identifie l’impact de la pandémie sur les tendances de la sinistralité dans différentes branches d’assurance, et évalue leurs perspectives d’évolution.

Aviation : Jusqu’à présent, le secteur de l’aviation a enregistré peu de sinistres directement liés à la pandémie. Dans un petit nombre de sinistres en responsabilité civile, des passagers ont poursuivi des compagnies aériennes pour annulation ou perturbation des vols. Les chutes et glissades dans les aéroports ont baissé avec la réduction massive du trafic aérien mondial, qui a enregistré une baisse interannuelle record de 94% en avril 2020.

Une grande partie de la flotte aérienne mondiale est restée au sol, mais les expositions aux risques n’ont pas pour autant disparu. Elles ont plutôt changé et peuvent créer de nouvelles accumulations de risques. Ainsi, les avions au sol peuvent être exposés aux dommages causés par les ouragans, les tornades ou les tempêtes de grêle. Le risque de collisions et d’incidents au sol augmente également et peut entraîner des sinistres coûteux.

Dommages/Pertes d’exploitation : L’assurance dommages n’a pas été fortement touchée par la pandémie, puisque des facteurs de sinistralité comme les conditions météorologiques ne sont pas corrélés. Toutefois, avec le redémarrage et la montée en puissance des lignes de production, le risque de panne et de bris de machine, voire d’incendie et d’explosion, pourrait augmenter. Le redémarrage d’une usine est un véritable test de résistance. AGCS a déjà constaté quelques sinistres liés à des remises en marche ces derniers mois, et il pourrait y en avoir d’autres. En outre, le personnel sur site étant moins nombreux, les inspections et opérations de maintenance peuvent être retardées ou des sinistres tels que des incendies ou fuites d’eau peuvent être détectés trop tard, augmentant la gravité des dommages.

Dans le monde entier, la pandémie a provoqué des fermetures et des perturbations d’activité qui ne sont pas souvent couvertes, en l’absence de dommages physiques permettant de déclencher la garantie. L’assurance classique pour pertes d’exploitation n’en a pas moins été impactée de différentes manières. D’un côté, les usines arrêtées ne feront pas l’objet d’importants sinistres en pertes d’exploitation, puisque de nombreux fabricants leurs clients et leurs fournisseurs, ont cessé ou réduit leur production. D’un autre côté, les mesures de restriction, pendant les périodes de confinement, peuvent causer des perturbations plus longues et plus coûteuses, car les limitations d’accès empêchent l’atténuation efficace des pertes et prolongent la période de redémarrage.

Assurance responsabilité civile et mandataires sociaux : Les sinistres en responsabilité civile sont généralement à déroulement lent, avec d’importants délais de déclaration. De tels sinistres et les accidents du travail liés à la pandémie pourraient donc se révéler ultérieurement. Plusieurs foyers de contamination ont pu être constatés dans des environnements à haut risque, tels que les gymnases, les casinos, les maisons de retraite, les navires de croisière ou les usines de transformation de la viande ou autres produits alimentaires.

Une vague de dépôts de bilan et de contentieux est une source potentielle de sinistres en assurance responsabilité civile des mandataires sociaux. La pandémie pourrait déclencher des actions à l’encontre d’entreprises et de leurs administrateurs et dirigeants, si leurs conseils d’administration donnent l’impression d’une préparation insuffisante à une pandémie ou à une période prolongée de baisse du chiffre d’affaires.

Tendances de la sinistralité à long terme : La pandémie accélère de nombreuses tendances, telles que la dépendance à la technologie ou la prise de conscience des vulnérabilités des chaînes d’approvisionnement mondiales et complexes. À l’avenir, de nombreuses entreprises devraient examiner leurs chaînes d’approvisionnement afin d’en réduire les risques et accroître leur résilience. Ces mesures pourraient conduire à des relocalisations de secteurs de production essentiels, compte tenu des perturbations causées par la pandémie. Elles devraient influer sur la fréquence des sinistres et les coûts des futures interruptions d’activité.

Parallèlement, avec le développement du télétravail, les entreprises pourraient réduire leurs locaux et leur personnel sur site, mais en contrepartie, elles verraient changer leur exposition aux risques cyber et accidents.

Traitement numérique des demandes d’indemnisation : La pandémie a également accentué la nécessité de digitaliser la gestion des demandes d’indemnisation. Les inspections et les expertises à distance sont maintenant possibles par satellite, drone, capture d’image et par des outils tels que MirrorMe. « Il y a encore quelques années, l’indemnisation était essentiellement manuelle et sur papier. Sa réalisation à distance n’était même pas imaginable, rappelle Philipp Cremer. La technologie joue maintenant un rôle essentiel. La plateforme d’indemnisation d’AGCS basée sur le cloud a résisté à l’épreuve de la crise, avec des procédures de traitement numérique résilientes tout au long du confinement. Associée aux pratiques collaboratives fortes de nos clients et de nos courtiers, elle a permis à nos équipes d’indemnisation de gérer la hausse des demandes et d’apporter leur expertise, en situation de télétravail, sans compromettre la qualité de service. »

http://www.agcs.allianz.com/

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