l’UIMM Alpes-Méditerranée et les organisations syndicales partenaires* représentatives dans le Var, les Bouches-du-Rhône et les Alpes de Haute-Provence ont présenté leur déclaration commune pour une reprise d’activité dans les meilleures conditions de sécurité.
« En deuxième ligne du combat contre le Covid-19, après les soignants, se retrouvent les activités essentielles à la vie économique et sociale de la Nation parmi lesquelles les industries jouent un rôle incontestable : elles doivent continuer leur activité. Aujourd’hui, c’est cette dynamique que les partenaires sociaux, grâce à un dialogue social de terrain, souhaitent impulser, pour une sortie de crise conciliant les impératifs de santé, de sécurité et de poursuite de l’activité industrielle, en faveur de la préservation de l’emploi, des compétences et du tissu d’entreprises locales. », Thierry Chaumont, Président de l’UIMM Alpes-Méditerranée.
Dès le 24 mars, l’UIMM élaborait le tout 1er Guide de Branche des Mesures de Prévention du Covid-19 en entreprise industrielle. Ce guide, fruit d’un travail paritaire, permet de mettre les salariés en sécurité et de garantir juridiquement le chef d’entreprise.
Alors que 30% des entreprises fonctionnaient au début du confinement, elles sont aujourd’hui 95%, assurant près de 70% de leur activité, avec environ 45 % de chômage partiel. Pendant toute la durée du confinement, la plateforme juridique de l’UIMM Alpes-Méditerranée a tourné à plein régime, enregistrant jusqu’à 150 appels quotidiens. La prise en compte rapide, le dialogue engagé avec les organisations syndicales dès les 1ers jours et la culture de la sécurité inhérente à l’activité industrielle et métallurgique ont permis cette dynamique. Par ailleurs, la diversité des filières et la part moindre de la filière automobile, particulièrement touchée, permettent aux entreprises industrielles de la région Sud d’afficher un taux d’activité supérieur de 10% à la moyenne nationale.
Les signataires souhaitent promouvoir le Guide UIMM Mesures de prévention du COVID-19 en entreprise industrielle, régulièrement mis à jour, qui constitue en entreprise une référence, une base, un questionnement à suivre pour répondre aux interrogations induites par l’exigence d’un travail en sécurité. Ce guide, co-construit avec les organisations syndicales partenaires, est la clé de voûte de la mise en oeuvre d’une activité industrielle dans les meilleures conditions de sécurité. Les partenaires rappellent également que le recours au télétravail doit constituer une voie à privilégier, y compris après le 11 mai, pour notamment préserver la santé des salariés les plus fragiles, ou limiter les risques de co-activité en un même lieu. Enfin, ils rappellent aux entreprises que la prévention des risques professionnels, y compris les risques psychiques, ne s’improvise pas et qu’elles peuvent solliciter l’accompagnement d’experts en ce domaine, comme les équipes pluridisciplinaires des Services de Santé au Travail.
Pour préparer cette reprise un important travail d’anticipation de la branche métallurgie a été mené en national et en région Sud. À titre d’exemple, dès l’annonce du confinement et avec l’accord du gouvernement, l’UIMM a passé une commande nationale de 4 millions de masques. En Région Sud, l’UIMM a déjà distribué 30 000 masques auprès de 200 TPE-PME sur la métropole Aix-Marseille et 10 000 sur la métropole Toulon Provence Méditerranée à destination d’une cinquantaine d’entreprises. 80 000 masques seront ainsi distribués gratuitement pour fournir ponctuellement les entreprises avant que les circuits classiques ne prennent le relais. L’UIMM Alpes-Méditerranée salue également la mobilisation et la réactivité des entreprises de la Chimie, avec France Chimie, qui a permis d’approvisionner les entreprises locales en gel hydroalcoolique.
La reprise de l’activité industrielle suppose des mesures de prévention drastiques et méthodiques, définies dans le dialogue avec les salariés, conditions indispensables pour les protéger et obtenir leur engagement. Sans ces mesures, la continuation d’activité n’est pas possible. La diligence accomplie en matière de sécurité et la reconnaissance de l’engagement des salariés sont essentielles dans cette période de crise. Ils doivent s’accompagner d’un plan de relance gouvernemental et d’un plan de relocalisation pour amortir la problématique de la reconstitution des carnets de commande et des risques de conséquences importantes pour l’emploi.
« La reprise va être graduée, liée à la problématique des carnets de commande avec des risques forts pour l’emploi. Le dialogue social est primordial car toutes les solutions qui vont permettre de préserver les compétences vont être bonnes à prendre. À nous d’imaginer des organisations innovantes et co-construites notamment en utilisant les ressources de l’OPCO2I : aménagement temps de travail ; couplage chômage partiel et formation… Nous attendons à la fois un plan de relance gouvernemental et un plan de relocalisation. Une poursuite d’activité raisonnée, dans le strict respect des consignes sanitaires, permettra à notre pays de passer le cap la tête haute, fier de ses salariés, de ses entreprises et de ceux qui les représentent. », Thierry Chaumont.