Tout commence par la numérisation : Sealver conçoit des bateaux, baptisés Wave Boats, dont la propulsion s’effectue par n’importe quel jet-ski. Pour aider les clients à choisir leur modèle, Sealver leur propose un showroom virtuel. Lunettes 3D sur le nez, ils visualisent à 360° l’embarcation telle qu’elle est en réalité et peuvent ainsi l’observer sous tous les angles. Cet univers n’a de virtuel que le nom. Il est intimement lié à la réalité et tout à fait représentatif, jusqu’au moindre détail du bateau et de son jet-ski. Cette représentation du réel ne serait pas possible sans le concours des spécialistes en numérisation 3D et en Reverse-engineering du Cetim. Cela fait maintenant dix ans que Sealver fait appel à leur expertise pour numériser divers modèles de jet-ski afin de concevoir un bateau qui en épousera exactement les formes. En quelques heures, à l’aide d’un Laser Scanner Faro, les spécialistes du Cetim relève au millimètre près la géométrie et chaque détail de la moto marine. Les quelques millions de points ainsi obtenus ne sont cependant pas immédiatement exploitables. Ils doivent ensuite être traités via des logiciels et des ressources informatiques appropriés. « Nous recalons l’ensemble des scans entre eux dans le même référentiel, effectuons un nettoyage puis une triangulation du nuage de points, sur lequel nous redessinons les surfaces », détaille Lionel Lagrèze de Cetim Sud-Ouest
Il faut compter une semaine pour finalement obtenir un fichier CAO 3D au format Step (Standard for exchange of product model data). Sealver peut alors l’exploiter pour la conception de ses bateaux. Grâce à ces modèles 3D, l’entreprise dispose des informations nécessaires pour parfaitement adapter la coque de ses bateaux à un jet-ski spécifique et concevoir toutes les pièces d’interface et de fixations propres aux modèles de chaque constructeur. « Nos bateaux sont conçus dans l’environnement de réalité virtuelle, nous les faisons naviguer en leur appliquant diverses contraintes de vent, de vagues, d’équilibre, de charge, ou encore de répartition de poids des passagers. Toutes les composantes hydrodynamiques sont simulées jusqu’au sillage et au passage d’eau. Nous choisissons les matériaux et coloris des différentes surfaces pour offrir une visualisation d’ensemble, sous différents points de vue, très proche du réel », explique Patrick Bardon, PDG de l’entreprise.
Toujours à partir des données issues du scan, Sealver conçoit les moules et l’ensemble des outillages nécessaires à la fabrication de ses bateaux. Ce qui permet de prévenir tout aléas et de réduire les délais ainsi que les coûts de développement. Avec, au final, une adéquation quasi parfaite entre les modèles virtuels et réels. « La vitesse de notre dernier bateau n’affichait qu’un écart de 0,08 noeuds avec celle de son modèle numérique », rapporte Patrick Bardon. La réalité virtuelle permet également aux équipes de production de visualiser en amont le moule et les spécificités du prochain modèle de bateaux afin qu’elles puissent se préparer à sa fabrication et en optimiser le process. Des modèles 3D présentant des surfaces transparentes sont même créés afin de visualiser précisément sous la coque les passages de câbles, les tuyauteries et autres pièces d’interface. Les bateaux gagnant en complexité, les opérateurs peuvent ainsi vérifier grâce à la réalité virtuelle l’emplacement ou la spécificité de montage de certains équipements. Et ainsi poursuivre sereinement leur navigation dans l’univers de l’industrie du futur.