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Dossiers

Les professionnels, mauvais élèves de la sécurité routière

Par Julien CHABBAL, Directeur commercial et marketing, Alphabet France

Publication: Mai 2019

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Professionnels au volant, danger au tournant ?...
 

Comme chaque année, l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) a publié fin janvier son bilan provisoire de l’accidentalité routière. Selon ses premières estimations, les résultats sur l’année 2018 sont plutôt positifs : la mortalité sur les routes affiche une baisse de 5,5%, le nombre d’accidents corporels a diminué de 4,7% et celui des blessés de 5,3% (avec une baisse de 24,6% pour les blessés hospitalisés).

En 2018, la vitesse excessive ou inadaptée, l’alcool et le non-respect des règles de priorité sont restés en tête des causes de mortalité sur les routes. Malgré les campagnes choc mises en place par la Sécurité routière, les Français interrogés sur leur conduite continuent d’adopter régulièrement, de leur propre aveu, des comportements à risque lorsqu’ils sont au volant. Et alors que les accidents de la route constituent la première cause de mortalité au travail en France (55% des accidents du travail occasionnant des décès se produisent sur la route), les professionnels explosent le compteur en matière de mauvais comportements…

Quand conscience professionnelle rime avec danger

Si la probabilité de sinistre sur une année est de 39% pour un conducteur moyen, elle s’élève à 60% pour les véhicules d’entreprise, chiffre qui s’explique notamment par le nombre plus élevé de kilomètres parcourus par an (13 000 contre 35 000 en moyenne). Néanmoins, les résultats du baromètre AXA Prévention1 et ceux de l’étude Ifop pour Fleetmatics2, tous deux publiés en 2017, se complètent et sont éloquents : au volant d’un véhicule d’entreprise, les conducteurs ont tendance à commettre davantage d’infractions.

Première cause de mortalité sur les routes, la vitesse excessive est un comportement fréquent chez les automobilistes professionnels : 90% des conducteurs interrogés reconnaissent dépasser régulièrement les limitations de vitesse, 17% précisant excéder les 160km/h. Parmi les raisons invoquées : le manque de temps et le fait d’être en retard au travail ou à un rendez-vous professionnel (71% des sondés) ainsi que le stress (62%)[2]. Sur le trajet retour, 45% disent avoir besoin envie ? de rejoindre rapidement leur domicile.

Certains professionnels, comme les commerciaux, les techniciens et les livreurs, passent plusieurs heures par jour au volant de leur véhicule de service. Aussi, outre le fait d’adopter une vitesse trop élevée afin d’honorer leurs multiples rendez-vous quotidiens, nombreux sont ceux qui profitent de leurs trajets pour consulter leurs SMS et leurs mails tout en conduisant une fois par mois pour 61% des personnes interrogées, tous les jours pour 35% des répondants2 ce qui multiplie le risque d’accident par 23 !

Par ailleurs, la conduite en état d’ébriété, à l’origine de nombreux accidents mortels, n’épargne pas les professionnels. Près d’un professionnel sur 3 admet avoir pris le volant après avoir consommé plus de 2 verres d’alcool, voire plus de 5 verres (pour 7% des professionnels interrogés), au cours d’un déjeuner professionnel1.

La responsabilité des entreprises engagée

Parce que la quête de performance peut inciter les salariés à réduire le temps passé au volant en effectuant des excès de vitesse ou à travailler en conduisant, les entreprises doivent mettre en place un accompagnement de leurs salariés pendant qu’ils sont au volant mais aussi en amont et en aval. Bonne nouvelle : plusieurs initiatives et de nombreux outils existent afin de les aider à faire de la sécurité routière de leurs collaborateurs une priorité.

Tout d’abord, plusieurs législations visent à baisser l’accidentalité routière en entreprise. Par exemple, en cas d’infraction détectée, les entreprises sont depuis janvier 2017 obligées de désigner les conducteurs fautifs afin que les amendes et les retraits de points leur soient imputés. Dès la première année de mise en œuvre de cette mesure, les entreprises ont désigné 78,2% de leurs salariés en infraction, permettant de diminuer de 9,4% le nombre de contraventions adressées à des conducteurs de véhicules professionnels.

En parallèle, la prévention via des campagnes de communication interne, des formations à l’éco-conduite et la signature d’une charte de bonne conduite engageant la responsabilité de l’employé et récompensant les bons élèves, par exemple, peuvent aider à sensibiliser les conducteurs. Les employeurs peuvent aussi prendre le parti d’interdire à leurs salariés d’accéder à leurs mails professionnels sur leur téléphone portable lorsqu’ils sont au volant. Ces actions visant à agir sur le comportement des conducteurs ne doivent pas être ponctuelles mais suivies sur la durée, avec régularité. Mais surtout, elles n’auront d’effet durable que si elles mobilisent chaque service au sein de l’entreprise : le gestionnaire de flotte mais aussi les ressources humaines et les managers opérationnels, dont les directives peuvent générer du stress et une quête de performance « à tout prix ».

Le comportement des conducteurs peut également être amélioré grâce à des outils digitaux. La télématique embarquée, par exemple, permet de remonter des données dont l’analyse aidera à optimiser les tournées et ainsi limiter le nombre de kilomètres parcourus. Les véhicules peuvent être dotés d’équipements d’aide à la conduite, comme le détecteur d’angles morts ou l’aide au parking. Des prestations parfois optionnelles, mais sur lesquelles il ne faut pas lésiner car elles peuvent faire la différence en cas de danger. La sécurité sur les routes s’anticipe en effet dès le choix du véhicule, qui doit être adapté aux besoins du conducteur afin de l’aider à mener à bien ses missions tout en préservant sa sécurité, et bénéficier d’un entretien régulier.

La location longue durée, un réel atout sécurité

Chacune des pistes mentionnées précédemment participe à renforcer la sécurité des salariés au volant de leur véhicule de fonction. Aucune ne peut cependant suffire à elle seule, et il convient de mener simultanément tous ces chantiers de front. Si ces mesures nécessitent un investissement certain pour les entreprises, le bénéfice à en tirer est non négligeable : des vies sont en jeu !

Pour maximiser la sécurité de leurs collaborateurs, les entreprises peuvent faire le choix de la location longue durée pour les véhicules de leur flotte. Les conducteurs auront ainsi accès à des véhicules récents, entretenus régulièrement et dotés des derniers équipements de sécurité. Le gestionnaire de parc, de son côté, sera accompagné au quotidien par son loueur dans le choix de véhicules adaptés aux besoins de son entreprise. Il sera aussi épaulé dans l’analyse de son parc (accidentologie, amendes) et accompagné pour la mise en place de solutions comme la télématique ou la formation de ses collaborateurs à l’éco-conduite ou la sensibilisation aux risques routiers.

Les répercussions positives de ces actions seront également, dans un second temps, financières. L’immobilisation d’un véhicule et d’un salarié sont dommageables pour l’entreprise et peuvent avoir des conséquences économiques (baisse de l’activité, perte de clients). A l’inverse, la baisse du taux d’accidentalité de la flotte entraîne proportionnellement une baisse du montant des primes d’assurance.

Si la productivité est un élément-clé de la performance d’une entreprise, c’est sa force vive qui constitue sa richesse. Il faut donc la préserver. Tant que les véhicules totalement autonomes, permettant de transformer l’habitacle en bureau mobile et de rentabiliser le temps de trajet, ne seront pas démocratisés et que la sécurité de leurs occupants ne sera pas totalement assurée, le véhicule d’entreprise doit rester un outil de travail sécurisé pour le salarié, et non une contrainte ou un danger.

http://www.alphabet.com/

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