En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d'intérêts. En savoir plus et gérer ces paramètres. OK X
 
 

 

 

Dossiers

Perspectives pour l’investissement en France, des dynamiques variables

Publication: Mai 2018

Partagez sur
 
Les entreprises manufacturières se distinguent en misant plus que les autres sur de nouveaux produits, l’internationalisation, la technologie et l’innovation...
 

En France, le niveau de l’investissement se rapproche rapidement du niveau précédant la crise de 2007-2008, mais des phénomènes de sous-investissement persistent dans certains domaines d’activité. L’enquête 2017 du Groupe BEI sur l’investissement et le financement de l’investissement en France (EIBIS), réalisée auprès de plus de 600 entreprises hexagonales, montre que les acteurs économiques ont dans leur majorité investi davantage au cours du dernier exercice financier et qu’ils envisagent de continuer à le faire cette année. L’incertitude face à l’avenir et la réglementation du marché du travail sont toutefois les barrières à l’investissement le plus souvent citées.

Les résultats de l’enquête ont été présentés aujourd’hui à Paris lors d’une conférence organisée par la Banque européenne d’investissement et la Banque de France. La rencontre a permis de réfléchir aux solutions pour rendre durable et généralisée la tendance à l’investissement désormais observée en France. Cette année, l’enquête EIBIS était accompagnée par une enquête sur l’investissement en infrastructure des autorités locales, ce qui a permis d’avoir une perspective plus large du débat. La BEI a aussi apporté en exemple le bilan à ce jour de son activité de financement dans le cadre du Plan d’investissement pour l’Europe (Plan Juncker), qui a vu la France devenir le premier bénéficiaire des fonds disponibles grâce à la garantie communautaire assurée par ce Plan.

Ambroise Fayolle, Vice-Président de la banque de l’UE et responsable pour les opérations de la BEI en France, a déclaré : « Nous assistons à un réel retour de l’investissement en France, principalement porté par le secteur privé et par les entreprises de l’industrie manufacturière en particulier. Les premiers impacts en termes d’emploi sont perceptibles. L’investissement dans les infrastructures publiques est cependant en baisse constante depuis 2013, avec une diminution remarquée dans les domaines des transports et de l’éducation. A travers des produits dédiés, le groupe de la BEI peut contribuer à réduire le déficit d’investissement qui s’est accumulé pendant les années de la crise et créer un écosystème propice à l’investissement, en particulier pour les jeunes entreprises innovantes, et en misant encore davantage sur les disponibilités du Plan Juncker. »

François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, a souligné : «  L’investissement et l’innovation sont la clé d’une croissance durable et équilibrée. Pour innover, les entreprises doivent être en mesure de prendre des risques, ce qui nécessite davantage de financement par fonds propres. C’est pourquoi je souhaite la création d’une Union de Financement : un ensemble complet et ambitieux qui permette d’orienter les 400 milliards d’euros d’excédent d’épargne de l’Europe vers l’innovation. »

Debora Revoltella, Directeur du Département des affaires économiques de la BEI, a souligné : « L’incertitude face à l’avenir et la réglementation du marché du travail sont perçues par les entreprises en France comme les principaux obstacles à l’investissement. En revanche, la disponibilité de personnel possédant les compétences adéquates inquiète moins en France que dans le reste de l’Europe, grâce aussi au fait que les entreprises en France sont les championnes pour la part de l’investissement dédiée à la formation des employés. En même temps, environ une entreprise sur trois estime que la formation professionnelle et l’enseignement supérieur devraient constituer la principale priorité en matière d’investissement public dans le futur proche. Pour préparer l’avenir, il est donc important de renforcer l’investissement en capital humain et en recherche et développement. »

Principaux résultats de l’enquête EIBIS

Entreprises du secteur privé : La majorité des entreprises françaises affirment avoir renforcé leurs activités d’investissement au cours du dernier exercice financier et 85 % des entreprises ont investi au cours de ce même exercice, un chiffre identique à celui de la précédente enquête et similaire à la moyenne de l’UE (84 %). Cependant, le nombre d’entreprises en France qui considèrent avoir un déficit en termes de machines à la pointe de la technologie et de bâtiments et installations ayant une efficacité énergétique élevée apparait plus important que chez les voisins européens.

Les entreprises de l’industrie manufacturière (94 %) étaient plus susceptibles d’investir que celles des secteurs de la construction et des services (respectivement 81 % et 74 %). Ces entreprises manifestent aussi plus de volonté d’investir en priorité dans de nouveaux produits et services, dans la formation des employés, de se développer à l’étranger et d’innover au niveau mondial. Elles sont, enfin, celles qui sont le plus susceptible d’indiquer qu’elles investissent trop peu (23 %) par rapport aux nécessités de leurs marchés.

L’incertitude quant à l’avenir constitue l’obstacle à l’investissement le plus fréquemment cité. La disponibilité de personnel possédant les compétences adéquates préoccupe moins d’entreprises en France (62 %) que dans l’ensemble de l’UE (72 %), tandis que la réglementation du marché du travail soulève plus d’inquiétudes en France (71 %) que dans l’UE (62 %). En France, les financements externes, en particulier les prêts bancaires, représentent une plus grande part du financement de l’investissement que les fonds internes (51 % contre 46 %), contrairement à la moyenne des entreprises dans le reste de l’UE.

Lorsqu’il s’agit d’indiquer les priorités en matière d’investissement public, une entreprise sur trois estime que la formation professionnelle et l’enseignement supérieur devraient constituer la principale priorité (32 %) de l’investissement public au cours des trois prochaines années. Suivent les infrastructures de transport (16 % des entreprises) et les infrastructures de télécommunication (11 %). Ces résultats diffèrent de la moyenne de l’UE, dans le cadre de laquelle une entreprise sur quatre seulement percevait la formation professionnelle et l’enseignement supérieur comme étant le domaine d’investissement prioritaire, suivi par les infrastructures de transport (respectivement 24 % et 23 %).

Autorités locales : Les municipalités françaises sont dans l’ensemble plus satisfaites de la qualité des infrastructures que la moyenne des municipalités des autres pays de l’Union européenne. Elles estiment toutefois que la santé et l’éducation sont les secteurs où le déficit d’investissement sera le plus difficile à réduire lors des cinq prochaines années. Les principaux obstacles à l’investissement en infrastructure locale sont les budgets restreints et les limites à l’endettement. Par rapport à la moyenne des municipalités européennes, les autorités locales en France ont plus tendance à financer les infrastructures à travers des sources externes, en particulier en s’appuyant sur les banques.

http://www.eib.org

Suivez Industrie Mag sur le Web

 

Newsletter

Inscrivez-vous a la newsletter d'Industrie Mag pour recevoir, régulièrement, des nouvelles du site par courrier électronique.

Email: