Maya Gutierrez, oncologue médical à l’Hôpital René Huguenin (Institut Curie), à Saint-Cloud, le Pr. Roman Rouzier, directeur médical du pôle sénologie à l’Institut Curie et Pierre Bertault-Peres, pharmacien à l’Hôpital Sainte Marguerite à Marseille (AP-HM) expliquent, face caméra, sur le site "Cancers : les défis de l’innovation, les avancées qu’apporte le numérique dans la prise en charge des patients et dans l’évaluation d’un traitement.
Pour Maya Gutierrez, oncologue médical à l’Hôpital René Huguenin (Institut Curie), Saint-Cloud, « lors de la mise sur le marché des traitements anti-tumoraux d’administration orale, nous avons constaté que les patients n’osaient pas contacter les professionnels de santé de peur de les déranger ou de leur signaler que le traitement les rendait trop malades et qu’ils souhaitaient une adaptation. Les nouvelles technologies offrent un télé-suivi aux patients qui peuvent se prendre en charge de manière autonome. Au moindre problème, le professionnel de santé est immédiatement prévenu et peut prendre contact avec le patient pour le conseiller, voire lui proposer une consultation pour régler le problème avant qu’il n e s’aggrave. »
« Le numérique est un moyen pour faciliter l’évaluation de l’innovation. L’« Appli Chimio », que l’Institut Curie développe actuellement, permet d’évaluer les effets secondaires des chimiothérapies en vie réelle avec les patientes en ville qui indiquent sur leur écran la survenue d’un ou plusieurs effets secondaires, avec des alertes s’il(s) persiste(nt) au-delà de cinq jours. Une recommandation de consulter son médecin traitant ou d’aller aux urgences si un symptôme s’aggrave y figure », explique le Pr. Roman Rouzier, directeur médical du pôle sénologie à l’Institut Curie.
« De nombreux nouveaux médicaments arrivent sur le marché, des données en vie réelle sont indispensables pour une mise en perspective, contrairement aux données issues d’essais cliniques où les patients inclus ne sont pas toujours totalement représentatifs des patients pris en charge en pratique clinique. La finalité est de stocker, de structurer l’ensemble de ces données numériques (pharmacocinétique, pharmacodynamique, type de tumeur, âge du patient, maladies chroniques…) et de faire appel à un « bio-informaticien » qui générerait des algorithmes offrant aux patients les meilleures chances de réussite de leur traitement », ponctue Pierre Bertault-Peres, pharmacien &ag rave ; l’Hôpital Sainte Marguerite à Marseille (AP-HM).