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Financement de l’innovation

Publication: Février 2017

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Les valeurs économique et éthique des traitements intrinsèquement liées...
 

Financement et égalité d’accès pour tous à l’innovation, partout en France, font partie des enjeux majeurs de l’innovation notamment en oncologie. Harold Astre, directeur de la recherche et de l’innovation au CHU de Poitiers, Claire Georges-Terragano, praticien hospitalier à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et présidente du Collectif national des PASS, le Pr Laurent Degos, hématologue, ancien président du collège de la Haute Autorité de Santé (HAS) et Marie Garrau, chercheuse en philosophie, laboratoire Sophiapol Université Paris Ouest Nanterre analysent ces problématiques sur le site Cancers : les défis de l’innovation.

Donner accès à tous les patients aux molécules qui améliorent leur qualité de vie

Pour Harold Astre, directeur de la recherche et de l’innovation au CHU de Poitiers, « la question du financement des molécules innovantes onéreuses ne relève pas forcément de l’hôpital lui-même puisque la sécurité sociale les finance en grande partie. La question est plutôt celle des arbitrages internes. A l’hôpital, nous avons des forfaits pour ces molécules onéreuses, la question est de savoir si nous sommes dans une innovation frugale qui va bénéficier à tous mais avec une certaine rationalité ou si nous la mettons à disposition de tous sans se poser de question. Globalement, les molécules qui permettent à la fois une réelle amélioration de la qualité de vie et sur le plan clinique doivent être accessibles à tous les patients. La sécurité sociale rembourse une partie à l’hôpital et l’autre partie - non remboursée - doit être prise en charge par le CHU, cela fait partie de sa mission. »

L’obsolescence, un grand frein à l’innovation

« L’accès à l’innovation en France est bon, par contre nous ne savons pas gérer l’obsolescence. En effet, l’assurance maladie paie à la fois l’ancienne méthode et la nouvelle méthode. Nous ne savons pas encore pratiquer une veille suffisante, transformer l’organisation et changer nos pratiques », témoigne le Pr Laurent Degos, hématologue, ancien président du collège de la Haute Autorité de Santé (HAS).

Traitements en oncologie : parler davantage de valeur que de coût

Marie Garrau, chercheuse en philosophie, laboratoire Sophiapol Université Paris Ouest Nanterre, intervient sur la notion de la valeur des traitements. « Toute la question est de savoir mesurer la valeur et surtout de déterminer le type de valeur à mesurer : valeur économique, valeur éthique… Il est clair que lorsque nous parlons du coût des traitements, il faut prendre en compte l’investissement en amont ainsi que les économies réalisées en aval par ces traitements innovants qui permettent de prendre en charge les patients d’une manière plus adéquate. Il y a aussi bien év idemment la question de la valeur éthique de ces traitements innovants dans la mesure où il s’agit d’un domaine de prise en charge plus personnalisé qui intègre les dimensions subjectives mais aussi les dimensions sociales et pas uniquement la dimension médicale de la maladie. Quand j’entends « traitement », j’entends « médicament » mais j’entends aussi « le suivi » qu’il y a derrière, « la faisabilité » du traitement médicamenteux qui est offert », explique Marie Garrau.

Le juste soin : la valeur clinique indissociable de la valeur humaine

Le livre « Soigner l’humain, manifeste pour un juste soin au juste coût », co-écrit par Harold Astre et Claire Georges-Terragano, réunit les contributions variées de médecins, de directeurs d’hôpitaux, de personnalités de la santé publique sur la dimension humaine du soin. « Nous nous posons régulièrement sur la notion du meilleur soin. Ainsi, le soin purement technique peut être très performant par exemple pour réduire la taille d’une tumeur ou le soin mais il peut s’avérer inutile voire néfaste s’il ne prend pas en compte la singularité du contexte spécifique du patient. Nous avons des patients en grande précarité qui cumulent les problématiques et la vulnérabilité. Nous ne pouvons pas nous contenter d’appliquer un protocole sta ndardisé. En poussant la réflexion, nous nous rendons compte que nous aurions bien besoin de cette approche singulière pour tout le monde, du cas par cas et pas seulement de la médecine personnalisée centrée sur la biologie, mais de la médecine personnalisée qui prend en compte toutes les dimensions », explique Claire Georges-Terragano.

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