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Biométrie : pourquoi les états freinent leur usage alors que les consommateurs l’acceptent ?

Par Jacky Lecuivre, Président Directeur Général de Coppernic

Publication: Août 2016

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En juillet, Apple lançait son système de paiement sans contact en France, Apple Pay, basé sur les technologies de communication sans fil NFC (Near Field Communication) et de capture d’empreintes digitales. Samsung vient d’annoncer un scanner d’iris sur son prochain smartphone...
 

L’usage de la biométrie représente-t-elle une révolution ? Pas si sûr. Ces lancements et son acceptation par les consommateurs sont révélateurs d’une nouvelle façon de percevoir et d’adopter des technologies qui suscitaient traditionnellement des réticences voire des craintes.

La biométrie, déjà dans toutes les poches

Si les Français considèraient la reconnaissance d’empreintes digitales comme une technologie réservée à la Police, l’annonce d’Apple – tout comme les initiatives de sécurité biométrique d’autres géants de l’informatique, telle que l’arrivée d’un scanner d’iris sur le prochain Galaxy Note 7 de Samsung – illustrent la démocratisation et la banalisation de la biométrie dans les produits grand public. Idriss Aberkane, professeur à Centrale Supélec et chercheur à Polytechnique, a bien résumé le parcours que traverse une innovation avant d’être acceptée par l’opinion commune : elle est tout d’abord considérée comme ridicule, puis dangereuse, avant d’aller de soi. Il semblerait donc que la biométrie appliquée aux usages quotidiens ait atteint cette dernière phase.

Apple Pay utilise la reconnaissance d’empreintes digitales qui équipe les nouvelles générations de smartphones et sert notamment à déverrouiller l’appareil sans saisir de code. Sont également concernés les achats en ligne effectués dans un cadre limité comme iTunes ou l’AppleStore. L’utilisation généralisée en magasin est prévue pour dans quelques mois. La biométrie est donc dans toutes les poches, et ce pour des usages de plus en plus fréquents et basiques. À l’instar des données personnelles qui alimentent les big data, les empreintes digitales deviennent des éléments d’identification que nous partageons de plus en plus facilement dans notre quotidien.

Du moment qu’un service leur est utile, les utilisateurs de smartphones se préoccupent finalement assez peu de l’usage qui est ou pourrait être faite de leurs empreintes digitales et des traces qu’ils sont amenés à laisser via une puce NFC.

Les Français favorables au contrôle et à la traçabilité pour la sécurité des biens et des personnes

Pourtant, et malgré les menaces qui pèsent aujourd’hui sur la sécurité de notre pays et de ses habitants, des réticences tenaces continuent de freiner l’utilisation de ces technologies pourtant susceptibles de faciliter grandement la recherche des individus dangereux présents dans les fichiers sensibles des états. Alors que des solutions très performantes intégrant toutes ces technologies sont aujourd’hui disponibles et susceptibles d’apporter une aide précieuse aux policiers en charge des contrôles aux frontières ou inopinés, certains chantres des libertés fondamentales continuent de rejeter l’utilisation des empreintes digitales considéres comme faisant partie du patrimoine privé des individus, fussent ils de dangereux terroristes potentiels.

Cette attitude va à l’encontre d’une récente enquête réalisée par OpinonWay pour le compte de Coppernic qui révèle que la plupart des Français (76%) sont favorables aux dispositifs de contrôle utilisant les capteurs d’empreintes digitales. Plus généralement, cette enquête démontre que,face à la menace terroriste et à la montée de la violence dans la société, beaucoup de citoyens sont prêts à « sacrifier » une partie de leurs libertés individuelles pour améliorer la sécurité de leus proches et de leurs biens. Il ne s’agit pas de sombrer dans la psychose sécuritaire, mais au contraire d’en revenir aux fondements du contrat social : les instances régaliennes de l’Etat assurent la protection des individus, en échange d’une part de contrôle.

La technologie sera d’autant mieux acceptée qu’elle a une visée positive, d’autant plus qu’elle peut facilement susciter des inquiétudes. On l’a vu lors des débats relatif à la loi Renseignement l’année dernière : le fantasme de Big Brother n’est jamais loin. Pour s’en prémunir, la pédagogie est de mise. Il est primordial d’être transparent tant sur les ressorts de la technologie que sur l’utilisation des données. C’est à ces conditions seulement que les innovations seront considérées comme socialement acceptables et opérationnellement efficaces.

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